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Le patron de Stellantis alerte : La voiture électrique menace l’industrie

Albert Lecoq

Le monde de l’automobile est en pleine effervescence, et la voiture électrique se retrouve au cœur d’un débat qui dépasse largement les considérations technologiques. Carlos Tavares, figure emblématique de l’industrie automobile et directeur général de Stellantis, vient de lancer un pavé dans la mare en déclarant que la voiture électrique est devenue un véritable enjeu politique. Plongeons dans les détails de cette déclaration qui fait trembler le secteur.

La voiture électrique, une arme politique selon Carlos Tavares

Carlos Tavares, connu pour son franc-parler, n’y va pas par quatre chemins. Il affirme sans détour que « le soutien ou l’opposition au véhicule électrique est devenu un clivage de nature politique ». Cette déclaration choc met en lumière une réalité que beaucoup pressentaient sans oser la formuler aussi clairement.

Le patron de Stellantis va plus loin en expliquant que les constructeurs automobiles se retrouvent malgré eux au cœur de querelles politiques. Il déplore que son groupe et ses concurrents soient devenus « le fusible des disputes entre l’Union européenne et certains de ses membres ». Cette situation met en péril la stabilité du secteur et complique considérablement la planification à long terme des stratégies industrielles.

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Tavares pointe du doigt certains pays, comme l’Italie, qui cherchent à revenir sur des décisions prises au niveau européen concernant la transition vers l’électrique. Cette remise en question tardive des objectifs fixés crée un climat d’incertitude préjudiciable à l’ensemble de l’industrie automobile.

L’offensive chinoise : un danger réel pour l’industrie européenne

Le sujet de la concurrence chinoise est également au cœur des préoccupations de Carlos Tavares. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il ne prône pas un protectionnisme aveugle. Au contraire, il met en garde contre les dangers d’une fermeture brutale des frontières aux produits chinois.

Selon lui, « fermer les frontières aux produits chinois est un piège ». Il explique que les constructeurs chinois ne se laisseront pas arrêter par de simples barrières douanières. Leur stratégie serait alors d’investir directement dans des usines en Europe, profitant au passage des subventions étatiques dans les pays à bas coûts.

Cette analyse fine de la situation montre à quel point la problématique est complexe. Tavares souligne que la menace chinoise est bien réelle, mais que les solutions simplistes risquent d’aggraver la situation plutôt que de la résoudre.

Les conséquences potentiellement dévastatrices pour l’emploi en Europe

Le directeur général de Stellantis ne se contente pas de pointer du doigt les problèmes, il chiffre également les conséquences potentielles de cette offensive chinoise sur l’industrie automobile européenne. Et les chiffres sont alarmants.

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Tavares explique que si les constructeurs chinois parviennent à s’emparer de 10% du marché européen, cela représenterait 1,5 million de véhicules. Pour mettre ce chiffre en perspective, il précise que cela équivaut à la production de sept usines d’assemblage.

La conséquence logique serait alors dramatique pour l’emploi en Europe. Tavares n’hésite pas à évoquer deux scénarios tout aussi inquiétants l’un que l’autre :

  • La fermeture pure et simple de ces usines européennes
  • Le transfert de ces usines aux mains des constructeurs chinois

Ces perspectives montrent l’ampleur du défi auquel est confrontée l’industrie automobile européenne. La transition vers l’électrique, si elle n’est pas gérée avec précaution, pourrait avoir des conséquences sociales désastreuses.

La stratégie de Stellantis face à ces défis

Malgré ce contexte difficile, Carlos Tavares affirme que Stellantis garde le cap. Il souligne l’importance du soutien unanime du conseil d’administration et de son président John Elkann, qui permet à l’entreprise de travailler sereinement sur sa feuille de route jusqu’en 2026, date de fin du contrat de Tavares.

Cette stabilité est cruciale dans un environnement aussi incertain. Elle permet à Stellantis de continuer à investir massivement dans l’électrification de sa gamme tout en préparant l’avenir. Le groupe mise notamment sur :

  • Le développement de technologies de batteries innovantes
  • L’optimisation de ses chaînes de production pour réduire les coûts
  • La diversification de ses sources d’approvisionnement pour réduire sa dépendance
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Ces initiatives montrent que malgré les défis, Stellantis ne reste pas les bras croisés. Le groupe adapte sa stratégie pour rester compétitif dans un marché en pleine mutation.

Les déclarations de Carlos Tavares mettent en lumière les enjeux complexes auxquels fait face l’industrie automobile européenne. Entre pressions politiques, concurrence chinoise et nécessité de préserver l’emploi, le chemin vers une mobilité électrique généralisée s’annonce semé d’embûches. Il est clair que seule une approche concertée entre industriels et décideurs politiques permettra de relever ces défis sans sacrifier l’industrie automobile européenne sur l’autel de la transition écologique.

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