Recharge des voitures électriques : Où en est la France dans la course aux bornes ?
Les automobilistes français franchissent un cap historique dans la mobilité électrique. Avec 154 694 points de recharge publics installés au […]
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L’Éthiopie vient de prendre une décision sans précédent dans l’histoire de l’automobile mondiale. En interdisant l’importation de véhicules thermiques, le pays se lance dans une aventure électrique audacieuse, mais non sans défis. Examinons de plus près les implications de cette transition éclair vers la mobilité verte.
Le ministre des Transports et de la Logistique, Alemu Sime, a justifié cette mesure radicale par des difficultés d’accès aux devises étrangères, rendant l’importation de carburants fossiles problématique. Cette décision, qualifiée de “priorité absolue”, vise à résoudre plusieurs problèmes d’un coup : réduire la dépendance aux importations coûteuses, stimuler l’innovation locale et positionner l’Éthiopie comme un pionnier de la mobilité durable.
L’objectif affiché est impressionnant : 100 000 voitures électriques importées mensuellement. Un chiffre qui témoigne de l’ampleur du changement envisagé. Cependant, cette transition ultra-rapide soulève de nombreuses questions quant à sa faisabilité et ses conséquences à court terme.
La réalité sur le terrain est loin d’être aussi rose que les ambitions gouvernementales. Les nouveaux propriétaires de véhicules électriques font face à une série d’obstacles :
Yonas Tadelle, mécanicien à Addis-Abeba, souligne la gravité de la situation : “Seulement 2 ou 3 garages sont capables de réparer des véhicules électriques en Éthiopie”. Cette pénurie de compétences techniques entraîne des délais d’attente considérables et des tarifs élevés pour les réparations.
Face à ces difficultés, le marché automobile éthiopien connaît des évolutions inattendues. D’un côté, on observe une ruée vers les véhicules électriques neufs, imposée par la nouvelle réglementation. De l’autre, le marché de l’occasion pour les voitures thermiques connaît un regain d’intérêt, les automobilistes cherchant à repousser l’échéance de la transition.
Cette situation crée un paradoxe : alors que le gouvernement pousse à l’adoption massive de l’électrique, de nombreux conducteurs se tournent vers des solutions alternatives pour éviter les inconvénients liés à cette technologie encore mal maîtrisée dans le pays.
Malgré ces défis, le gouvernement éthiopien reste déterminé à faire du pays un modèle en matière de mobilité électrique. Plusieurs projets d’envergure sont en cours :
Ces initiatives visent à créer un écosystème favorable au développement de la mobilité électrique. Le Premier ministre Abiy Ahmed a notamment annoncé que le nouveau barrage devrait produire 5 000 mégawatts d’ici un an, une capacité qui pourrait grandement faciliter la transition énergétique du pays.
L’ambition de l’Éthiopie va au-delà de la simple adoption de véhicules électriques. Le pays cherche à devenir un acteur majeur de cette industrie en Afrique. Des projets de collaboration avec des constructeurs étrangers, comme celui entre l’athlète olympique Haile Gebreselassie et Hyundai, témoignent de cette volonté d’innovation locale.
Samson Berhane, économiste basé à Addis-Abeba, reste optimiste : “L’Éthiopie est tout à fait capable de fournir de l’électricité aux 500 000 véhicules électriques attendus chaque mois au cours de la prochaine décennie, tout en réalisant ses ambitions industrielles”. Cette vision à long terme pourrait effectivement positionner le pays comme un pionnier de la mobilité durable en Afrique.
La décision de l’Éthiopie de passer au tout électrique est sans conteste audacieuse. Elle comporte des risques évidents à court terme : perturbations du marché automobile, difficultés d’adaptation pour les consommateurs, défis logistiques et techniques.
Néanmoins, cette approche radicale pourrait aussi catalyser une transformation profonde de l’économie et de l’industrie éthiopiennes. En forçant l’innovation et l’adaptation rapide, le pays pourrait acquérir une expertise précieuse dans un domaine d’avenir.
Le succès de cette transition dépendra largement de la capacité du gouvernement à relever les défis infrastructurels et à soutenir efficacement le développement d’un écosystème local autour de la mobilité électrique. Si l’Éthiopie parvient à surmonter ces obstacles initiaux, elle pourrait bien devenir un modèle inspirant pour d’autres pays en développement cherchant à concilier croissance économique et durabilité environnementale.
L’expérience éthiopienne sera suivie de près par la communauté internationale. Elle pourrait offrir des enseignements précieux sur les possibilités et les limites d’une transition accélérée vers la mobilité électrique à l’échelle d’un pays entier.
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