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Ce pays d’Europe mise sur un bonus écologique pour doper les ventes de voitures électriques

Albert Lecoq

Trois ans après avoir supprimé son aide à l’achat de véhicules électriques, le gouvernement britannique fait volte-face. Face à un marché qui peine à décoller et aux pressions du secteur automobile, Londres débloque une enveloppe de 650 millions de livres sterling (750 millions d’euros) pour relancer la demande. Cette mesure s’inscrit dans un contexte où les constructeurs peinent à atteindre les quotas imposés par les autorités.

L’ancien « Plug-in Car Grant », abandonné en 2022, proposait une aide modeste de 1 500 livres (1 730 euros) pour les véhicules électriques dont le prix restait sous la barre des 32 000 livres. Depuis sa suppression, les professionnels du secteur ont multiplié les appels à l’aide, constatant un essoufflement marqué des ventes auprès des particuliers. Cette nouvelle politique gouvernementale répond directement à ces préoccupations industrielles.

Un dispositif revu à la hausse avec des critères environnementaux renforcés

Le nouveau bonus britannique se montre plus généreux que son prédécesseur. Les acheteurs pourront bénéficier d’une remise pouvant atteindre 3 750 livres (4 300 euros), soit plus du double de l’ancien montant. Le plafond de prix éligible passe également de 32 000 à 37 000 livres (environ 43 500 euros), élargissant ainsi la gamme de véhicules concernés.

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Cette révision tarifaire reflète l’évolution du marché automobile électrique, où les prix ont globalement augmenté depuis 2022. Le gouvernement justifie ce nouveau seuil en expliquant vouloir cibler le segment des véhicules “les plus abordables” tout en évitant de subventionner l’achat de modèles premium. Cette approche vise à démocratiser l’accès aux voitures électriques pour les ménages à revenus moyens.

Des critères d’éligibilité basés sur l’empreinte carbone globale

La nouveauté majeure réside dans l’introduction de critères environnementaux stricts pour l’obtention du bonus. Les constructeurs devront désormais soumettre leurs modèles à validation en démontrant leur conformité à plusieurs exigences. Le gouvernement évaluera les émissions liées à la production, les méthodes de fabrication des batteries, ainsi que l’empreinte carbone globale du constructeur selon des référentiels reconnus.

Cette approche holistique marque un tournant dans la politique incitative britannique. Au lieu de se contenter du caractère électrique du véhicule, les autorités s’intéressent maintenant au cycle de vie complet, de la production à l’usage. Les constructeurs devront ainsi prouver que leurs véhicules respectent des standards environnementaux élevés, ce qui pourrait favoriser les marques ayant investi dans des chaînes de production durables.

Un système d’attribution sous contrainte budgétaire

Le fonctionnement du dispositif repose sur un principe de “premier arrivé, premier servi” qui risque de créer une course aux subventions. Une liste officielle des véhicules éligibles sera publiée prochainement, mais l’enveloppe budgétaire de 650 millions de livres fixe une limite claire. Le programme restera en vigueur jusqu’en 2029, sauf épuisement anticipé des fonds.

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Cette contrainte budgétaire pourrait influencer le comportement des consommateurs, incitant à l’achat rapide une fois les listes publiées. Les constructeurs devront également adapter leur stratégie commerciale à ce nouveau cadre, en privilégiant les modèles les plus susceptibles d’obtenir l’homologation gouvernementale.

CritèreAncien système (2019-2022)Nouveau système (2025-2029)
Montant maximal1 500 livres3 750 livres
Plafond de prix32 000 livres37 000 livres
Critères environnementauxAucunEmpreinte carbone production et usage
Budget totalNon spécifié650 millions de livres

L’urgence des quotas de ventes électriques

Cette relance du bonus s’inscrit dans un contexte réglementaire contraignant. Dès cette année, Londres impose un quota de 28 % de ventes électriques par constructeur, un objectif encore loin d’être atteint par l’ensemble du secteur. Les constructeurs qui ne respectent pas ces quotas s’exposent à des sanctions financières significatives.

Le marché britannique des véhicules électriques reste difficile à convaincre, malgré une offre qui s’étoffe progressivement. Les particuliers demeurent réticents face aux prix élevés et aux interrogations sur l’infrastructure de recharge. Ce nouveau dispositif incitatif pourrait lever une partie des freins financiers, particulièrement pour les ménages qui hésitaient encore à franchir le pas.

  • Réduction significative du coût d’acquisition pour les modèles sous 37 000 livres
  • Prise en compte de l’empreinte carbone globale des véhicules
  • Système d’attribution limité dans le temps et le budget
  • Réponse directe aux quotas de ventes imposés aux constructeurs
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L’efficacité de cette mesure dépendra largement de sa mise en œuvre pratique et de la rapidité avec laquelle les constructeurs adapateront leurs gammes aux nouveaux critères. Les premiers mois d’application donneront une indication précieuse sur l’impact réel de cette politique incitative sur le comportement des consommateurs britanniques.

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