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Le boom de la voiture électrique n’a pas eu lieu en France

Albert Lecoq

Le secteur automobile français traverse une période complexe, marquée par des bouleversements majeurs. Les chiffres publiés par la Plateforme Automobile (PFA) révèlent une réalité contrastée pour l’année 2024, avec une diminution des immatriculations totales de 3,2%, soit 1 718 416 véhicules contre plus de 2 millions avant la pandémie.

Un recul des ventes électriques malgré des signaux positifs

Le marché des voitures électriques a connu une baisse de 2,6% avec 291 143 unités vendues en 2024, comparé aux 298 525 véhicules de 2023. Cette régression s’explique en partie par les incertitudes réglementaires et la réforme du bonus écologique mise en place par Michel Barnier début décembre.

La répartition des motorisations montre une transformation profonde du marché :

  • Électrique : 16,9% de part de marché
  • Essence : 29,5% de part de marché
  • Diesel : 7,3% de part de marché
  • Hybride : 42,8% de part de marché

Le leasing social comme catalyseur du changement

Le premier semestre 2024 avait pourtant démarré sur une note positive avec une hausse de 2,8% des ventes électriques, portée par le succès du leasing social. Ce dispositif a permis la commercialisation de 50 000 véhicules avant d’être temporairement suspendu face à la forte demande. Son retour programmé en 2025 laisse présager une reprise dynamique du marché.

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Les constructeurs adaptent leurs stratégies en proposant des modèles plus accessibles. La Citroën ë-C3 et la Renault 5 E-Tech incarnent cette nouvelle approche, avec des tarifs attractifs et des prestations alignées sur les attentes des consommateurs. La Tesla Model Y maintient sa position dominante, tandis que l’arrivée de nouveaux acteurs comme Hyundai avec l’Inster et Fiat avec la Grande Panda enrichit l’offre.

Perspectives 2025 : un marché en pleine mutation

Le cabinet C-Ways anticipe un rebond significatif pour 2025, porté par plusieurs facteurs :

  • Le retour du leasing social avec des conditions optimisées
  • L’arrivée de modèles électriques à prix compétitifs
  • La présence accrue des constructeurs chinois tirant les prix vers le bas
  • Le durcissement de la réglementation CAFE poussant les constructeurs à accélérer leur transition

Cette transformation du marché s’opère dans un contexte où les constructeurs traditionnels doivent repenser leurs stratégies. Volkswagen, par exemple, fait face à des défis majeurs dans sa transition électrique. L’industrie automobile française se trouve à un moment charnière, où l’accessibilité des véhicules électriques et l’adaptation des infrastructures de recharge joueront un rôle déterminant dans la réussite de cette mutation.

La diversification de l’offre, combinée aux incitations gouvernementales et à l’évolution des mentalités, laisse entrevoir un avenir prometteur pour la mobilité électrique en France, malgré les obstacles actuels. Le marché s’oriente vers une démocratisation accélérée des véhicules zéro émission, répondant ainsi aux enjeux environnementaux et économiques de notre époque.

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