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Finalement, le Range Rover électrique ce n’est pas pour tout de suite

Albert Lecoq

Le constructeur britannique Jaguar Land Rover vient d’annoncer une nouvelle qui risque de décevoir les amateurs de véhicules de luxe électriques. Le Range Rover Electric, attendu pour la fin de cette année, ne sortira finalement qu’en 2026. Cette décision s’inscrit dans un contexte économique tendu pour le groupe, marqué par des ventes en baisse et des tensions commerciales internationales.

Le constructeur justifie ce report par la nécessité de procéder à des tests plus approfondis tout en attendant une demande plus soutenue sur le marché. Mais cette explication cache une réalité plus complexe, révélatrice des défis auxquels fait face l’industrie automobile électrique aujourd’hui.

Les raisons économiques derrière ce report stratégique

Si JLR invoque officiellement des raisons techniques, la situation financière du groupe pèse lourdement dans cette décision. Les ventes ont chuté de plus de 15 % au dernier trimestre, notamment à cause des nouveaux tarifs douaniers imposés par l’administration Trump. Cette situation a contraint l’entreprise à suspendre temporairement ses expéditions vers les États-Unis, un marché crucial pour ses modèles haut de gamme.

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Le groupe a d’ailleurs annoncé la suppression de jusqu’à 500 postes de direction au Royaume-Uni cette semaine. Ces mesures d’austérité témoignent d’une période difficile pour le plus grand constructeur automobile britannique. Dans ce contexte, reporter le lancement d’un véhicule aussi stratégique permet de consolider les ressources et d’optimiser les investissements.

Un planning de lancement électrique bouleversé

Le report du Range Rover Electric n’est pas un cas isolé. Selon nos sources, deux modèles Jaguar seraient également concernés par des retards de plusieurs mois. Cette situation affecte notamment le controversé Type 00 Concept, ce prototype aux couleurs bleu et rose qui a fait sensation lors de sa présentation publique à Paris.

Voici le nouveau calendrier prévu pour les lancements électriques de JLR :

  • Range Rover Electric : repoussé à 2026 (initialement fin 2025)
  • Version électrique du Velar : production prévue en avril 2026
  • Defender électrique : début 2027
  • Première Jaguar électrique post-I-PACE : production en août 2026
  • Deuxième modèle électrique Jaguar : décembre 2027

Une demande client qui reste forte malgré l’attente

Paradoxalement, l’engouement pour le futur SUV électrique de Range Rover ne se dément pas. Le constructeur revendique plus de 61 000 clients inscrits sur liste d’attente, un chiffre impressionnant qui témoigne de l’attractivité du projet. JLR a d’ailleurs pris soin d’écrire personnellement aux clients concernés pour les informer de ce report.

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Le constructeur met en avant l’intensité des tests en cours, affirmant que le Range Rover Electric subit “les tests les plus intensifs jamais endurés par un véhicule Range Rover”. Cette communication vise à rassurer une clientèle premium qui attend des standards de qualité irréprochables, particulièrement sur un premier modèle électrique de la marque.

Jaguar mise tout sur le repositionnement haut de gamme

Du côté de Jaguar, la stratégie diffère légèrement. La marque au félin prépare sa renaissance électrique avec une approche résolument ultra-premium. Le futur GT électrique Jaguar devrait afficher un prix supérieur à 100 000 livres sterling (environ 135 000 dollars), positionnant la marque sur un segment encore plus exclusif.

Cette montée en gamme s’accompagne d’une refonte complète de l’identité visuelle et commerciale de Jaguar. Le Type 00, malgré les critiques suscitées par son design audacieux, incarne cette volonté de rupture avec l’image traditionnelle de la marque britannique.

Un porte-parole de JLR a confirmé que d’ici 2030, le groupe proposera des versions électriques de toutes ses marques de luxe. Cette transition, bien que retardée, reste au cœur de la stratégie à long terme. Le timing de ces lancements dépendra désormais de l’évolution des marchés individuels et des besoins spécifiques de chaque région, une approche plus pragmatique face aux incertitudes actuelles du secteur automobile.

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