Actu voiture électrique

Renault va rendre la voiture électrique beaucoup plus écologique, mais ça ne va pas vous plaire

Philippe Moureau

Au cœur d’une ère où l’écologie dicte de plus en plus les tendances, Renault se positionne en précurseur avec une initiative audacieuse qui fait écho à l’ensemble de l’industrie automobile. Engagée dans une démarche résolument tournée vers l’économie circulaire, la marque au losange fait un pas de géant pour les véhicules électriques.

Renault et l’économie circulaire : une nouvelle ère pour les véhicules électriques

Lors du Sommet ChangeNow, événement phare de l’innovation durable à Paris, Renault a dévoilé son ambition de transformer le marché des pièces pour véhicules électriques. En collaboration avec sa filiale The Future is Neutral, Renault embrasse le reconditionnement de pièces essentielles, proposant ainsi une alternative écologique et économique aux pièces neuves. Cette initiative, une première en Europe, marque un tournant significatif dans l’approche des constructeurs automobiles vis-à-vis du développement durable.

Les possesseurs de véhicules électriques bénéficieront d’une gamme de pièces reconditionnées à des prix jusqu’à 30% inférieurs à ceux des pièces neuves. Ce programme s’articule autour de trois composantes majeures : les moteurs, les batteries, et l’électronique de puissance, tous destinés à être reconditionnés dans l’usine de Flins, avec une capacité annoncée de 3000 pièces par an.

A lire également :  Voitures électriques : la France navigue seule à contre-sens

Focus sur les pièces reconditionnées par Renault

L’usine de Flins deviendra le cœur battant de cette nouvelle initiative, avec la production de moteurs reconditionnés pour des modèles phares tels que Zoé, Twingo E-Tech, Kangoo E-Tech, et Master E-Tech.

En outre, cette même usine proposera des batteries pour Zoé, Twingo E-Tech, et Megane E-Tech, ainsi que de l’électronique de puissance pour Zoé et Kangoo E-Tech. Cette démarche illustre l’engagement de Renault dans l’offre de solutions durables et abordables pour l’entretien des véhicules électriques.

Les inquiétudes autour de la durabilité des batteries et moteurs électriques

La durabilité des batteries et des moteurs représente une préoccupation majeure pour les consommateurs. La longévité de ces éléments essentiels impacte directement la performance, l’autonomie et, par extension, la valeur résiduelle du véhicule. En effet, la crainte principale réside dans le fait que, même reconditionnées, ces pièces ne retrouvent jamais leur état optimal, souffrant d’une dégradation inévitable due à leur usage antérieur. Cette inquiétude est d’autant plus présente que le coût de remplacement de ces composants peut s’avérer élevé, représentant un frein significatif pour de potentiels acheteurs de véhicules électriques d’occasion ou neufs envisageant le long terme.

Les quatre piliers de l’économie circulaire selon Renault

Au-delà du reconditionnement des pièces, Renault déploie une stratégie en quatre axes visant à renforcer son engagement en faveur de l’économie circulaire :

  • Re-trofit : Prolonger la durée de vie des véhicules grâce aux usines de recyclage «Renew Factory» situées à Flins, Séville, et Bursa, ainsi qu’à travers la BodyWork Factory de Flins pour la réparation de véhicules accidentés.
  • Re-energy : Réparer les batteries via The Future is Neutral, avec un réseau de 30 centres annexes mondiaux pour diagnostiquer et réparer les batteries. Les unités inaptes à l’usage dans des véhicules serviront comme alternatives aux groupes électrogènes ou comme stockage dans des fermes de batteries.
  • Re-cycle : Reconditionner les pièces à Flins, réaffirmant l’importance de The Future is Neutral dans la mise en œuvre de ces processus.
  • Re-start : Offrir 160 000 heures de formation aux collaborateurs de la Refactory de Flins, se concentrant sur les métiers émergents de l’économie circulaire. Le Campus de la ReKnow University de Flins deviendra un centre de formation dédié, tandis que le Hub d’Open Innovation soutiendra les start-ups œuvrant pour des solutions climatiques.
A lire également :  Voitures électriques : voici les modèles les plus fiables et les moins fiables

Impacts et perspectives futures

L’initiative de Renault représente une avancée majeure dans la réduction de l’empreinte carbone de l’industrie automobile, tout en offrant une solution viable pour réduire les coûts d’entretien des véhicules électriques. En mettant l’accent sur le reconditionnement, le recyclage, et la réparation, Renault ne se contente pas de promouvoir une mobilité plus propre, elle réinvente également la relation entre les constructeurs, les véhicules, et les consommateurs dans une optique de développement durable, bien que ces choix peuvent soulever des inquiétudes quant à la durée de vie des batteries reconditionnées notamment.

Cette démarche témoigne de la volonté de Renault de jouer un rôle de premier plan dans la transition écologique de l’automobile. Elle s’inscrit dans une vision où l’économie circulaire devient un pilier central de l’industrie, ouvrant la voie à des pratiques plus respectueuses de l’environnement. L’engagement de Renault envers l’économie circulaire et le reconditionnement de pièces pour véhicules électriques est ainsi un signal fort pour l’ensemble du secteur, marquant une étape décisive vers une mobilité plus durable et accessible.

Réagissez à l'article
S’abonner
Notification pour
guest

2 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires