Quel est le véritable impact environnemental de la voiture électrique ?
L’univers des voitures électriques fascine et soulève de nombreuses questions, notamment sur leur empreinte écologique. Plongeons au cœur de cette […]
Le fabricant de camions européen MAN, connu pour son scepticisme envers l’hydrogène comme carburant pour le transport, vient de surprendre l’industrie en annonçant la production limitée de 200 semi-remorques alimentés à l’hydrogène. Cette nouvelle intervient malgré une réaffirmation de l’engagement de l’entreprise envers les véhicules électriques à batterie pour la plupart des applications.
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Le contexte de cette annonce est pour le moins inhabituel : MAN a même pris soin de souligner son engagement continu envers les véhicules électriques pour “la plupart” des usages, ce qui rend d’autant plus curieuse la mise en avant d’un produit fonctionnant à l’hydrogène. Ce projet semble cibler un nombre restreint de clients transportant des charges particulièrement lourdes, telles que du bois ou des composants pour des éoliennes offshore.
L’entreprise souligne par ailleurs que la technologie de l’hydrogène nécessitera encore quelques années avant d’être réellement prête pour le marché et compétitive.
Les propos d’Alexander Vlaskamp, le PDG de MAN, reflètent bien ce scepticisme. En janvier, il déclarait qu’il était “impossible pour l’hydrogène de concurrencer efficacement les camions électriques à batterie”. Il a également souligné le coût élevé de l’hydrogène, actuellement introuvable à moins de 13 ou 14 euros le kilo, et son caractère non écologique à l’heure actuelle. Selon lui, lorsque l’hydrogène vert sera disponible, il sera probablement destiné à des industries lourdes comme celles de l’acier, du ciment ou du plastique.
Cette démarche, selon Vlaskamp, vise principalement à “tester notre hypothèse“. L’utilisation de l’hydrogène pour le transport ne serait envisagée qu’en 2035, et seulement si l’hydrogène vert est disponible à un prix abordable et si l’infrastructure nécessaire est en place.
Frederik Zohm, membre du conseil d’administration de MAN en charge de la recherche et du développement, a également commenté, notant que la société continuait d’étudier la technologie des piles à combustible basée sur des alternatives électriques. La vision à long terme est claire : répondre aux besoins de la majorité des applications de transport de leurs clients avec des camions électriques.
En ce qui concerne les camions à hydrogène eux-mêmes, il semble que le moteur à combustion H2 soit désormais au cœur de la feuille de route des produits à hydrogène de MAN, reléguant la production limitée de son semi FCEV à une date ultérieure.
Le modèle en question, baptisé MAN gTGX, est équipé d’un réservoir de 56 kg pouvant être rempli d’hydrogène comprimé à 700 bar en seulement 15 minutes. Avec des émissions de CO2 inférieures à 1 kg par kilomètre, ce camion sera classé comme un “véhicule à zéro émission” selon les réglementations européennes sur le transport routier.
Ce camion promet une puissance impressionnante avec plus de 2500 Nm de couple, capable de transporter une charge utile de plus de 100 tonnes.
Cette initiative de MAN soulève des questions importantes sur les motivations réelles derrière le développement de véhicules à hydrogène, malgré un scepticisme affiché.
Est-ce une démarche dictée par les subventions européennes ou une véritable exploration de solutions alternatives pour les applications lourdes ? L’avenir nous dira si cette expérimentation était un pari judicieux ou simplement une manière de satisfaire des exigences réglementaires et des subventions tout en continuant à développer la technologie électrique qui semble, pour l’instant, tenir la corde.
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