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Les batteries européennes pour voitures électriques en crise : l’avenir reste incertain

Alexandra Dujonc

Vous avez sans doute entendu parler de Northvolt, ce fleuron suédois de la production de batteries pour véhicules électriques. Eh bien, les dernières nouvelles ne sont pas des plus réjouissantes. L’entreprise traverse une période difficile et se voit contrainte de prendre des mesures drastiques pour assurer sa pérennité. Plongeons dans les détails de cette situation préoccupante et analysons ses implications pour l’industrie automobile électrique.

Un recentrage stratégique et des coupes douloureuses

Northvolt vient d’annoncer un plan de restructuration majeur visant à recentrer ses activités sur son cœur de métier. L’entreprise prévoit de se séparer de certaines unités commerciales et de mettre fin à des activités jugées non essentielles. Cette décision s’accompagne malheureusement de suppressions d’emplois, dont le nombre exact n’a pas encore été communiqué.

La priorité sera désormais donnée aux usines de production de matériaux cathodiques et de systèmes de stockage de batteries. Cependant, la fabrication de cellules de batteries, activité principale de Northvolt, ne devrait pas être directement impactée par ces changements.

Les raisons de cette crise

Plusieurs facteurs expliquent les difficultés rencontrées par Northvolt :

  • Une gestion compliquée des déchets de production, entraînant des coûts importants
  • Un volume de production de cellules inférieur aux prévisions
  • L’annulation d’une commande majeure de BMW, d’une valeur de 2,15 milliards d’euros
  • Un ralentissement global des ventes de voitures électriques
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Ces éléments combinés ont mis Northvolt dans une position financière délicate, nécessitant des ajustements rapides pour garantir la viabilité de l’entreprise à long terme.

Des projets revus à la baisse

Les conséquences de cette situation se font déjà sentir sur les projets de Northvolt :

  • La production de matériaux cathodiques à Skelleftea, siège suédois de l’entreprise, est suspendue jusqu’à nouvel ordre.
  • Le projet d’usine de cathodes à Borlänge, en Suède, est purement et simplement annulé. Le site sera mis en vente.
  • Northvolt cherche un investisseur pour son usine de Gdansk, en Pologne.

Concernant les futures usines de fabrication de cellules prévues en Allemagne et au Canada, elles ne sont pas directement menacées pour le moment. Néanmoins, leurs expansions respectives pourraient être retardées. La construction de l’usine canadienne pourrait ainsi prendre jusqu’à 18 mois de retard.

Un phénomène qui touche l’ensemble du secteur

Il est important de noter que Northvolt n’est pas un cas isolé dans l’industrie des batteries pour véhicules électriques. D’autres acteurs majeurs du secteur font face à des défis similaires.

ACC, co-entreprise réunissant Stellantis, Mercedes-Benz et TotalEnergies, a récemment annoncé la mise en pause des travaux de construction de ses usines de cellules de batteries en Allemagne et en Italie.

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SVOLT, entreprise chinoise, a renoncé à son projet d’implantation à Lauchhammer, en Allemagne, pourtant annoncé en grande pompe en septembre 2022.

Ces exemples illustrent les difficultés rencontrées par l’industrie des batteries pour véhicules électriques, confrontée à un marché en pleine mutation et à des défis technologiques et économiques considérables.

Les implications pour l’industrie automobile électrique

Les déboires de Northvolt et d’autres fabricants de batteries soulèvent des questions cruciales pour l’avenir de la mobilité électrique :

La capacité de production de batteries sera-t-elle suffisante pour répondre à la demande croissante de véhicules électriques ?
Les constructeurs automobiles devront-ils revoir leurs ambitions en matière d’électrification de leurs gammes ?
Quelles seront les conséquences sur les prix des véhicules électriques pour les consommateurs ?

Ces interrogations méritent une attention particulière de la part de l’ensemble des acteurs de l’industrie automobile et des pouvoirs publics.

Quel avenir pour Northvolt ?

Malgré ces difficultés, Northvolt ne baisse pas les bras. L’entreprise prévoit une nouvelle mise à jour de sa stratégie pour l’automne 2024, signe qu’elle reste déterminée à s’adapter aux évolutions du marché.

L’usine allemande de Heide, dont la construction a débuté en mars 2024, devrait ouvrir ses portes comme prévu en 2028. Cette réalisation sera un test crucial pour la capacité de Northvolt à surmonter ses difficultés actuelles et à concrétiser ses ambitions dans le domaine des batteries pour véhicules électriques.

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L’histoire de Northvolt nous rappelle que la transition vers la mobilité électrique est un parcours semé d’embûches. Les défis technologiques, économiques et industriels sont considérables, et même les acteurs les plus prometteurs peuvent connaître des moments difficiles. Il sera fascinant de suivre l’évolution de cette situation dans les mois à venir et d’observer comment l’ensemble de l’industrie s’adaptera à ces nouvelles réalités.

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