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Renault lance une voiture électrique qui carbure à l’essence

François Zhang-Ming

L’industrie automobile est en pleine mutation, et Renault vient de frapper un grand coup. Le constructeur français, en partenariat avec le géant chinois Geely, s’apprête à lancer un véhicule électrique qui fonctionne à l’essence. Non, vous ne rêvez pas ! Ce n’est pas une voiture hybride classique, mais une innovation qui pourrait bien redéfinir notre conception des voitures électriques. Plongeons ensemble dans les détails de cette révolution technologique qui suscite déjà de nombreuses interrogations.

Horse : le cheval de Troie de Renault dans l’électrique

En mai 2024, Renault et Geely ont donné naissance à une joint-venture nommée Horse Powertrain Limited. Cette entreprise, spécialisée dans le développement de technologies de motorisation bas-carbone, vient de signer un accord qui pourrait bien marquer un tournant dans l’histoire de l’automobile.

Horse se concentre sur la création de solutions de motorisation hybrides et thermiques, avec un intérêt particulier pour les carburants alternatifs comme le méthanol, l’éthanol et l’hydrogène. Mais leur dernière innovation va encore plus loin : un véhicule électrique à prolongateur d’autonomie (EREV) qui utilise de l’essence.

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Cette technologie n’est pas destinée au marché européen, du moins pour l’instant. Le premier modèle à en bénéficier sera la Lecar 459 Hybrid, un véhicule conçu pour le marché brésilien par une jeune entreprise locale. Prévue pour 2026, cette voiture intégrera le moteur HR10 1,0 litre trois cylindres de Horse, capable de fonctionner avec des carburants flex, très populaires au Brésil.

Comment fonctionne cette technologie révolutionnaire ?

Le cœur de cette innovation repose sur un système ingénieux. Le moteur HR10, qui développe 116 ch et 200 Nm de couple, ne propulse pas directement les roues du véhicule. Au lieu de cela, il alimente la batterie via un générateur électrique embarqué. Ce fonctionnement permet au moteur de travailler dans ses conditions optimales, réduisant ainsi la consommation de carburant et les émissions.

Ce système EREV offre plusieurs avantages :

  • La possibilité de recharger le véhicule comme une voiture électrique classique
  • Une réduction significative de l’empreinte carbone sur l’ensemble du cycle de vie du véhicule
  • Des autonomies impressionnantes, souvent supérieures à 1 000 km

Cette technologie n’est pas sans rappeler le système e-Power de Nissan. Cependant, elle pousse le concept encore plus loin, brouillant les frontières entre véhicules électriques et thermiques.

Un avenir prometteur pour les marchés émergents

Si cette technologie semble particulièrement adaptée aux pays émergents comme le Brésil, c’est pour plusieurs raisons. D’abord, elle permet de contourner le problème de l’infrastructure de recharge, souvent insuffisante dans ces régions. Ensuite, elle offre une solution de transition intéressante pour des pays où l’abandon total des carburants fossiles n’est pas encore envisageable à court terme.

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Horse prévoit de fournir 12 000 unités par an de son moteur HR10 pour la Lecar 459 Hybrid. Ce chiffre peut sembler modeste, mais il représente une première étape cruciale dans le déploiement de cette technologie.

Les défis et les questions soulevées par cette innovation

Malgré son potentiel, cette technologie soulève de nombreuses questions. Peut-on vraiment qualifier ces véhicules d’électriques ? Ne risquent-ils pas de ralentir la transition vers des solutions 100% électriques ?

Il faut également considérer l’impact environnemental global de ces véhicules. Certes, ils permettent de réduire les émissions par rapport à des véhicules thermiques classiques, mais leur bilan carbone reste supérieur à celui des voitures électriques rechargeables.

Un intérêt grandissant de la part des constructeurs

Renault n’est pas le seul constructeur à s’intéresser à cette technologie. Plusieurs constructeurs chinois l’ont déjà adoptée, et Hyundai prévoit de lancer un modèle utilisant ce système en 2027, avec une autonomie estimée à 900 km.

Ce mouvement témoigne d’une tendance de fond dans l’industrie automobile : la recherche de solutions flexibles, capables de s’adapter aux différentes contraintes des marchés mondiaux.

L’innovation de Renault et Horse marque une étape importante dans l’évolution des véhicules électriques. Elle offre une solution de transition intéressante, particulièrement adaptée aux marchés émergents. Reste à voir comment cette technologie évoluera et si elle parviendra à s’imposer face aux solutions 100% électriques qui continuent de progresser rapidement. Une chose est sûre : l’industrie automobile n’a pas fini de nous surprendre dans sa quête d’une mobilité plus durable et accessible à tous.

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