Le géant automobile japonais Toyota fait marche arrière. Après des années de croissance soutenue, le constructeur voit ses profits trimestriels chuter pour la première fois depuis deux ans. Face à cette situation, Toyota adopte une stratégie prudente, notamment en ce qui concerne les investissements dans les véhicules électriques. Analysons les implications de cette décision sur l’avenir de la mobilité électrique.
Une baisse des profits qui inquiète
Toyota, longtemps considéré comme un leader incontesté de l’industrie automobile, traverse une période difficile. Le constructeur a annoncé une baisse de son bénéfice d’exploitation pour le premier semestre de l’exercice fiscal 2025, atteignant environ 16 milliards de dollars (2,64 billions de yens). Plus précisément, au deuxième trimestre, le bénéfice d’exploitation a chuté de 20% pour atteindre environ 7,55 milliards de dollars (1,16 billion de yens).
Cette baisse des profits s’explique par plusieurs facteurs :
Des problèmes de certification qui ont entraîné une pause dans la production de modèles populaires comme la Yaris Cross et la Corolla Fielder au Japon
Un rappel de la Prius aux États-Unis, limitant les ventes à l’échelle mondiale
Une concurrence accrue en Chine, notamment face aux constructeurs locaux comme BYD qui proposent des voitures électriques compétitives à bas coût
Une production en berne et des objectifs revus à la baisse
La production mondiale de Toyota a diminué pour la première fois en quatre ans au cours du premier semestre de l’exercice fiscal 2025. Le constructeur a fabriqué 4,71 millions de véhicules, soit une baisse de 7% par rapport au record de 5,06 millions de véhicules produits l’année précédente.
Cette baisse de production se fait ressentir tant au niveau national qu’international :
La production nationale au Japon a chuté de 9,4%
La production à l’étranger a diminué de 6%
Bien que Toyota prévoie une reprise de la production au second semestre de l’exercice, le total annuel devrait atteindre 9,4 millions de véhicules, soit 100 000 de moins que l’année précédente.
Une stratégie d’investissement prudente pour l’électrique
Face à cette situation, Toyota adopte une approche prudente en matière d’investissements, particulièrement dans le domaine des véhicules électriques. Yoichi Miyazaki, vice-président de Toyota, a déclaré que l’entreprise retarderait ses décisions d’investissement concernant les véhicules hybrides (HEV), hybrides rechargeables (PHEV), électriques à batterie (BEV) et à pile à combustible (FCEV) jusqu’au “tout dernier moment”.
Cette stratégie vise à maintenir les bénéfices d’exploitation tout en investissant dans l’avenir de l’entreprise. Toyota souhaite surveiller attentivement le marché avant de prendre des décisions d’investissement majeures.
Le développement de technologies de batteries avancées
Malgré cette approche prudente, Toyota continue de travailler sur des technologies de pointe pour les véhicules électriques, notamment dans le domaine des batteries. Le constructeur développe actuellement trois types de batteries en interne :
Type de batterie
Caractéristiques
Ternaire
Haute densité énergétique, performances élevées
LFP (Lithium Fer Phosphate)
Coût réduit, longue durée de vie
Tout-solide
Sécurité accrue, charge rapide
En mars dernier, Toyota a fait de sa division batterie (Toyota Battery) une filiale à part entière. Cette décision vise à optimiser le timing et est cruciale pour la production en masse de différents types de batteries.
Les objectifs de Toyota pour l’avenir
Miyazaki a souligné deux objectifs principaux pour Toyota dans ce contexte de transformation :
1. Augmenter la réactivité de l’entreprise face aux changements environnementaux dans une ère où il est difficile de prédire l’avenir.
2. Améliorer les capacités fondamentales qui permettront à Toyota de perdurer dans le futur.
Cette approche prudente de Toyota soulève des questions sur l’avenir de la mobilité électrique. Alors que de nombreux constructeurs automobiles investissent massivement dans les véhicules électriques, la stratégie de Toyota pourrait-elle freiner l’adoption de cette technologie à l’échelle mondiale ?
Il est clair que le géant japonais ne tourne pas complètement le dos à l’électrique, mais cherche plutôt à adapter sa stratégie à un marché en constante évolution. Cette approche pourrait lui permettre de mieux répondre aux besoins des consommateurs à long terme, tout en maintenant sa santé financière.
Néanmoins, cette décision pourrait également donner l’opportunité à d’autres constructeurs de prendre de l’avance dans la course à l’électrification. Les prochains mois seront cruciaux pour observer comment le marché et les consommateurs réagiront à cette stratégie de Toyota, et si d’autres constructeurs emboîteront le pas ou au contraire accéléreront leurs investissements dans l’électrique.
Une chose est sûre : le paysage de l’industrie automobile est en pleine mutation, et les décisions prises aujourd’hui par les grands acteurs comme Toyota auront des répercussions majeures sur la mobilité de demain. Restez à l’écoute pour suivre l’évolution de cette situation passionnante qui façonnera l’avenir de nos déplacements.
Rédigé par Philippe Moureau
Quadragénaire passionné de voitures électriques. Je m'intéresse à la transition énergétique et à la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. Je suis un véritable passionné de voitures électriques et un défenseur de l'environnement.
Amis passionnés d’automobile, préparez-vous à un revirement spectaculaire dans le monde des voitures de luxe. Porsche, le constructeur emblématique allemand, […]
Mercedes-Benz, pionnier historique de l’innovation automobile, vient de lever le voile sur sa vision futuriste des véhicules électriques. Lors d’une […]