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La voiture électrique est un luxe qui ne séduit pas les Français

Philippe Moureau

L’année 2024 marque un tournant dans l’industrie automobile française, avec une perception mitigée des voitures électriques. Malgré les efforts des constructeurs et les incitations gouvernementales, les Français restent sceptiques quant à l’adoption de cette technologie. Plongeons dans les détails de cette situation complexe grâce au dernier sondage Opinionway pour Aramis.

La voiture, un luxe pour les Français

Le contexte économique actuel pèse lourdement sur les choix automobiles des Français. 75% d’entre eux considèrent désormais la voiture comme un luxe. Cette perception est renforcée par les contraintes budgétaires : en moyenne, les conducteurs estiment pouvoir consacrer 360€ par mois à l’achat d’un nouveau véhicule. Cependant, cette moyenne cache de fortes disparités :

  • 27% des Français ne peuvent pas dépenser plus de 100€ par mois
  • Les ménages modestes ont augmenté leur budget moyen de 262€ à 292€ (+11%)

Face à ces contraintes, les Français adoptent diverses stratégies pour préserver leur pouvoir d’achat :

  • 42% utilisent moins souvent leur voiture
  • 15% reportent les réparations non urgentes
  • 14% effectuent eux-mêmes les réparations
  • 11% optent pour un modèle plus économique
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L’électrique peine à convaincre

Malgré l’engouement médiatique et les objectifs environnementaux, selon le sondage, seuls 10% des Français se disent prêts à acheter un véhicule électrique. Ce chiffre est étonnant et d’autant plus frappant lorsqu’on le compare aux intentions d’achat pour les motorisations traditionnelles :

Type de motorisationIntentions d’achat
Diesel24%
Essence23%
Hybride rechargeable21%
Électrique10%

Cette réticence s’explique par plusieurs facteurs selon les sondés :

  • Le prix d’achat élevé des véhicules électriques
  • L’autonomie perçue comme insuffisante
  • Le manque d’infrastructures de recharge
  • La complexité des aides gouvernementales

Le leasing social : une solution en demi-teinte

Le gouvernement français a tenté de stimuler l’adoption des voitures électriques avec le dispositif de leasing social à 100€ par mois. Cependant, son impact reste limité :

  • 67% des Français affirment que cette offre ne suffit pas à les convaincre
  • 75% pensent ne pas pouvoir en bénéficier
  • 71% jugent le montant des aides insuffisant

La complexité administrative joue également un rôle dissuasif : 69% se sentent perdus dans la multiplicité des aides proposées, et 67% trouvent les démarches trop complexes.

L’occasion reconditionnée : une alternative séduisante

Face aux défis posés par l’électrique, les véhicules d’occasion reconditionnés gagnent en popularité. Ils sont perçus comme :

  • Plus fiables que l’occasion classique (63%)
  • Plus respectueux de l’environnement (70%)
  • Moins chers que les véhicules neufs (84%)
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Cette tendance est particulièrement marquée chez les ménages modestes, avec une progression significative de ces perceptions en 2024.

Le dilemme des voitures chinoises

L’arrivée massive des constructeurs chinois sur le marché européen suscite des réactions contrastées :

  • 81% des Français estiment que ces voitures doivent être mieux régulées par l’UE
  • 79% les considèrent comme une menace pour les constructeurs français
  • 68% pensent qu’elles ne respectent pas suffisamment l’environnement

Paradoxalement, 73% reconnaissent leur compétitivité économique, et 54% y voient une solution pour accéder à l’électrique à moindre coût.

Vers une transition progressive

La transition vers l’électrique en France s’annonce longue et complexe. Les freins financiers restent prépondérants, et les consommateurs cherchent des solutions intermédiaires. L’occasion reconditionnée pourrait jouer un rôle clé dans cette transition, en offrant un compromis entre coût, fiabilité et impact environnemental.

Pour accélérer l’adoption des voitures électriques, il faudra sans doute repenser les aides gouvernementales et simplifier leur accès. Une meilleure information du public sur les avantages à long terme de l’électrique (coûts d’utilisation réduits, impact environnemental positif) pourrait également contribuer à lever les réticences.

L’industrie automobile française se trouve à un carrefour. Entre les objectifs environnementaux, les contraintes économiques des consommateurs et la concurrence internationale, elle devra faire preuve d’innovation et d’adaptation pour rester compétitive tout en répondant aux attentes des Français en matière de mobilité durable et abordable.

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Source : Sondage Opinionway pour Aramisauto

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