Ce que cette analyse révèle sur 1 300 voitures électriques fait réfléchir
Une nouvelle étude suédoise portant sur plus de 1 300 voitures électriques d’occasion vient chambouler les idées reçues sur la […]
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La filière européenne des batteries pour voitures électriques traverse une période de turbulence majeure. Après la reprise par Volvo des activités de Northvolt via la création de Novo Energy, l’entreprise suédoise vient d’annoncer une restructuration drastique avec la suppression de la moitié de ses postes, illustrant les difficultés persistantes du secteur face à un marché en pleine mutation.
Lorsque Northvolt a cessé ses activités début 2024, Volvo avait fait preuve d’engagement en reprenant les actifs pour créer Novo Energy, préservant ainsi une partie du savoir-faire développé dans le domaine des cellules lithium-ion. Cette initiative semblait prometteuse pour maintenir une production européenne de batteries, essentielle à l’indépendance technologique du continent.
Malheureusement, la réalité économique a rattrapé ces ambitions. Sur les quelque 350 employés initialement intégrés à la structure, environ 175 personnes vont perdre leur emploi selon l’annonce officielle. Adrian Clarke, directeur général de Novo Energy, justifie cette décision par “les défis économiques actuels et les conditions du marché qui ont rendu impossible le maintien des activités à cette échelle”, malgré la recherche active de nouveaux partenaires technologiques.

Ce revers s’inscrit dans un contexte plus large de ralentissement du marché des véhicules électriques en Europe. Plusieurs facteurs expliquent cette situation complexe:
Le parcours de Northvolt illustre parfaitement ces défis. Fondée en 2015 par d’anciens cadres de Tesla, l’entreprise avait réuni des financements considérables auprès de constructeurs comme Volkswagen. Sa mission était ambitieuse: créer une chaîne d’approvisionnement européenne capable de rivaliser avec les géants asiatiques. Pourtant, les complications liées au déploiement d’une production à grande échelle et l’affaiblissement du marché ont progressivement conduit à sa fermeture.
Malgré ces difficultés, Novo Energy maintient ses ambitions à long terme. L’entreprise vise toujours la construction d’une usine de batteries lithium-ion près de Göteborg, avec une capacité de production annuelle de 50 GWh. Ce volume permettrait théoriquement d’équiper environ 500 000 véhicules électriques par an.
À court terme, Volvo et Polestar constitueront les principaux clients de ces batteries, avant un élargissement potentiel à d’autres constructeurs. Cependant, le calendrier de réalisation semble désormais beaucoup plus incertain, d’autant plus que l’absence de l’expertise et des ressources de Northvolt complique considérablement la tâche.
La situation de Novo Energy soulève des questions fondamentales sur la viabilité d’une production européenne indépendante de batteries. Dans un marché dominé par des acteurs asiatiques bénéficiant d’économies d’échelle considérables et d’un accès privilégié aux matières premières, les entreprises européennes peinent à trouver leur place.
Le tableau comparatif des principaux fabricants mondiaux est révélateur:
| Fabricant | Capacité de production (GWh) | Part de marché mondiale | Origine |
|---|---|---|---|
| CATL | >300 | ~35% | Chine |
| LG Energy Solution | ~200 | ~15% | Corée du Sud |
| BYD | ~200 | ~15% | Chine |
| Novo Energy (objectif) | 50 | <5% | Europe |
Ce contexte difficile n’empêche pas certains observateurs de rester optimistes quant aux perspectives à long terme. La transition énergétique demeure une priorité pour l’Europe, et la demande pour des batteries performantes devrait finir par se stabiliser, voire reprendre une courbe ascendante dans les années à venir.
Pour Volvo, ce pari sur Novo Energy, même redimensionné, témoigne d’une vision stratégique: celle de sécuriser un approvisionnement crucial pour ses futurs modèles électriques, dans un secteur où la maîtrise de la chaîne de valeur devient un facteur déterminant de compétitivité.
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