Honda mise sur l’hybride alors que tout le monde ne jure que par l’électrique
Honda redéfinit sa stratégie électrifiée aux États-Unis en privilégiant les SUV hybrides grand format plutôt que les véhicules 100% électriques […]
Sommaire
L’an 2024 marque un tournant majeur dans l’histoire de la production énergétique mondiale. Pour la première fois depuis les années 1940, les énergies renouvelables combinées à l’énergie nucléaire franchissent la barre symbolique des 40% de la production électrique globale. Ce basculement historique s’inscrit dans un contexte d’accélération sans précédent du déploiement des infrastructures vertes.
Le rapport “Global Electricity Review” du groupe Ember révèle des chiffres stupéfiants sur la progression des énergies propres. L’énergie solaire s’impose comme la championne incontestée avec une croissance fulgurante de 29% en 2023, représentant désormais 6,9% de la production mondiale. Sa production a tout simplement doublé en à peine trois ans, atteignant plus de 2000 TWh.
Ce déploiement massif des panneaux photovoltaïques à l’échelle planétaire transforme radicalement notre mix énergétique. Associée aux technologies de stockage par batterie – dont les capacités et performances s’améliorent constamment – l’énergie solaire s’impose comme la solution la plus rapidement déployable pour répondre à la demande croissante d’électricité.
Si cette transition s’observe à l’échelle mondiale, l’Asie s’impose comme le véritable épicentre de cette révolution verte. La Chine, mastodonte énergétique, a concentré à elle seule plus de la moitié de la croissance solaire mondiale en 2023. Plus impressionnant encore, 81% de l’augmentation de sa demande énergétique a été couverte par des sources d’énergie propres.
L’Inde n’est pas en reste avec un doublement de ses capacités solaires installées en 2024 par rapport à l’année précédente. Ces deux géants asiatiques, souvent critiqués pour leur dépendance historique au charbon, démontrent aujourd’hui une capacité remarquable à orienter leur développement vers un modèle plus durable.
Le professeur Xunpeng Shi, président de l’International Society for Energy Transition Studies, souligne que “l’avenir du système énergétique mondial se dessine en Asie”. Cette région devient le laboratoire de la transition énergétique, avec des implications majeures pour l’ensemble de la planète et une influence décisive sur le déclin programmé des énergies fossiles.

Malgré cette progression impressionnante des énergies vertes, un phénomène paradoxal s’observe: les émissions du secteur énergétique ont augmenté de 1,6% en 2023, atteignant un nouveau record historique. Cette hausse s’explique par une croissance de 1,4% de l’utilisation des combustibles fossiles.
L’explication de ce paradoxe réside dans les effets du changement climatique lui-même. L’augmentation des températures moyennes mondiales a provoqué une utilisation accrue des systèmes de climatisation, représentant près d’un cinquième de la hausse de la demande électrique globale. Sans cet effet de réchauffement, la production fossile n’aurait augmenté que de 0,2%.
Au-delà de l’impact climatique, l’explosion des nouvelles technologies gourmandes en électricité transforme profondément nos besoins énergétiques. L’intelligence artificielle, les centres de données, les voitures électriques et les pompes à chaleur ont collectivement contribué à une hausse de 0,7% de la demande mondiale d’électricité en 2023.
Cette proportion double par rapport à la situation d’il y a cinq ans, illustrant l’accélération de l’électrification de nos sociétés. Loin d’être une menace pour la transition énergétique, cette électrification représente une opportunité majeure pour les énergies renouvelables.
| Facteur d’augmentation | Impact sur la demande mondiale |
|---|---|
| Changement climatique (climatisation) | +0,7% |
| Technologies émergentes (IA, centres de données, voitures électriques) | +0,7% |
Les projections d’Ember sont formelles : la croissance prévue des énergies propres sera suffisante pour absorber une augmentation annuelle de la demande de 4,1% jusqu’en 2030, un taux supérieur aux prévisions de croissance de la consommation électrique mondiale.
Cette dynamique marque le début d’un déclin structurel de la production d’électricité à partir de combustibles fossiles. Phil MacDonald, PDG d’Ember, affirme avec conviction que “ceux qui s’attendent à ce que la production de combustibles fossiles continue de croître seront déçus”.
La transition énergétique mondiale atteint aujourd’hui un point de bascule. Les renouvelables ne sont plus simplement une alternative prometteuse, mais deviennent la norme dans le paysage énergétique global. Cette transformation, plus rapide que prévu il y a seulement quelques années, redessine profondément notre rapport à l’énergie et ouvre la voie à un système électrique véritablement durable pour les générations futures.
Réagissez à l'article