General Motors, après avoir suspendu ses opérations de robotaxis Cruise suite à un accident majeur l’année dernière, change de stratégie et s’associe au géant des puces électroniques Nvidia pour développer sa prochaine génération de véhicules autonomes.
Un partenariat stratégique pour rattraper le retard
General Motors a décidé de s’appuyer sur l’expertise de Nvidia, entreprise désormais valorisée à près de 3 000 milliards de dollars (dépassant largement Tesla), pour concevoir ses futurs véhicules, optimiser sa production et créer des robots industriels grâce à l’intelligence artificielle et au calcul accéléré.
Ce virage stratégique intervient après que GM ait investi des milliards de dollars dans Cruise, sa division de taxis autonomes, qui a dû cesser ses activités suite à un accident grave. Plutôt que de poursuivre seul, le constructeur américain préfère désormais s’associer à un expert reconnu du secteur.
Les futures voitures GM utiliseront le système Drive AGX de Nvidia, un système sur puce (SoC) qui prend en charge les systèmes d’aide à la conduite (ADAS) de niveau 2 et supérieur. Elles intégreront également le système d’exploitation Drive de Nvidia pour les interfaces des écrans embarqués.
Des puces surpuissantes pour une conduite plus intelligente
Nvidia propose plusieurs versions de puces AGX dont la puissance de calcul est impressionnante :
L’AGX Orin capable de traiter 254 billions d’opérations par seconde (TOPS)
L’AGX Thor, utilisant les derniers processeurs Nvidia et le GPU Blackwell, peut atteindre 1 000 billions d’opérations par seconde
Ces puces ultraperformantes sont essentielles pour analyser en temps réel les données provenant des caméras, radars et capteurs qui permettent aux véhicules de “voir” leur environnement et de réagir instantanément. Les modèles d’IA qu’elles exécutent peuvent détecter les objets, planifier des itinéraires et prendre des décisions de conduite active.
GM n’a pas précisé quelle version de puce sera utilisée dans ses véhicules. Cette décision dépendra probablement des applications visées, qu’il s’agisse de services de transport à la demande ou d’utilisation grand public.
Le Super Cruise de GM : une adoption croissante
Malgré l’échec de Cruise, GM continue de développer son système d’aide à la conduite Super Cruise. Lors de la présentation de ses résultats pour le quatrième trimestre 2023, le constructeur a annoncé que quelque 360 000 véhicules équipés de cette technologie circulent actuellement sur les routes américaines.
Le Super Cruise est un système “mains libres” qui permet de conduire sur des routes préalablement cartographiées, mais il nécessite toujours l’attention complète du conducteur. Il représente une approche plus prudente de l’automatisation, en attendant que la technologie de conduite entièrement autonome arrive à maturité.
À l’heure actuelle, Waymo (filiale d’Alphabet, maison-mère de Google) est le seul service de robotaxis opérationnel à grande échelle aux États-Unis. Tesla a annoncé le lancement de son premier service de robotaxis à Austin dès juin prochain, une promesse qui pourrait faire grimper la valorisation de l’entreprise selon Elon Musk, bien que ses prévisions concernant l’autonomie se soient souvent révélées trop optimistes.
En s’associant à Nvidia, GM rejoint un club très select de constructeurs qui bénéficient déjà de l’expertise du spécialiste des puces IA :
Cette alliance pourrait permettre à GM d’accélérer considérablement le développement de ses technologies d’aide à la conduite et d’autonomie, tout en réduisant les risques et les coûts associés à un développement en interne.
Ce que cela signifie pour vous, conducteurs
Pour vous qui conduisez ou envisagez d’acheter une voiture GM dans les prochaines années, ce partenariat promet des avancées significatives en matière de sécurité et de confort de conduite. Les systèmes d’aide à la conduite deviendront plus sophistiqués, plus réactifs et plus fiables grâce à la puissance de calcul des puces Nvidia.
À court terme, attendez-vous à voir des améliorations dans les fonctionnalités du Super Cruise, avec une détection plus précise des obstacles, une meilleure gestion des situations complexes et potentiellement une extension des zones où le système peut être utilisé.
À plus long terme, cette alliance pourrait permettre à GM de proposer des véhicules dotés d’un niveau d’autonomie plus élevé, réduisant progressivement le besoin d’intervention humaine, tout en maintenant un haut niveau de sécurité.
La route vers la voiture 100% autonome reste longue et semée d’embûches réglementaires et technologiques. Mais ce partenariat entre un géant historique de l’automobile et le leader mondial des puces IA illustre parfaitement la convergence croissante entre l’industrie automobile traditionnelle et la technologie de pointe.
Les fruits de cette collaboration arriveront progressivement sur le marché américain, puis probablement mondial. La question n’est plus de savoir si les voitures autonomes feront partie de notre quotidien, mais quand et comment elles transformeront fondamentalement notre rapport à la mobilité.
Rédigé par Albert Lecoq
Spécialiste des guides d'achat de voitures électriques, je suis passionné par les nouvelles technologies et je suis un fervent partisan de l'adoption de la technologie électrique et de la mobilité durable.
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