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Dans ce pays, les voitures thermiques sont en voie de disparition

Alexandra Dujonc

La Norvège continue de montrer la voie dans l’adoption massive des véhicules électriques. Les chiffres récents témoignent d’une révolution en marche dans ce pays scandinave, avec des implications potentielles pour le reste du monde automobile.

Un marché dominé par l’électrique

Selon les données de l’Opplysningsrådet for Veitrafikken (OFV), organisme norvégien de référence, 91,9% des voitures immatriculées en Norvège en juillet 2024 étaient électriques. Cette proportion impressionnante marque une progression significative par rapport à l’année précédente, où les véhicules électriques représentaient déjà 81,7% des ventes.

Cette domination écrasante des voitures électriques se fait au détriment des modèles thermiques traditionnels. En juillet, seulement 45 véhicules non électrifiés ont été vendus dans tout le pays. Parmi ces rares exceptions, on trouve principalement des modèles de niche ou des véhicules spécialisés :

Les hybrides et hybrides rechargeables résistent un peu mieux avec 4,8% de part de marché, mais ce chiffre est en net recul par rapport à 2023 (14%). La suppression des avantages fiscaux pour ces technologies en janvier 2024 explique en partie cette baisse.

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Un parc automobile en pleine mutation

Si les ventes mensuelles donnent une image instantanée du marché, l’évolution du parc automobile global offre une perspective plus large sur la transition énergétique en cours. Au 15 mars dernier, les véhicules électriques représentaient 24,3% des 2,9 millions de voitures particulières en circulation en Norvège. Les voitures essence conservaient encore une légère avance avec 26,9% du parc.

La situation est différente pour les motorisations diesel, qui comptent encore environ 370 000 véhicules dans le pays. Si le dépassement des voitures essence par les électriques semble imminent, les analystes estiment qu’il faudra 3 à 4 ans supplémentaires pour que les voitures électriques surpassent en nombre les modèles diesel.

Ingvild Kilen Roerholt, responsable de la recherche sur les transports au sein du groupe de réflexion Zero à Oslo, estime que le nombre de véhicules électriques pourrait dépasser celui des voitures essence dès cette année, et ce malgré un léger ralentissement des ventes observé récemment.

Les clés du succès norvégien

La réussite norvégienne dans l’électrification de son parc automobile repose sur plusieurs facteurs :

Des incitations gouvernementales fortes : Pendant de nombreuses années, la Norvège a mis en place des mesures fiscales très avantageuses pour l’achat de véhicules électriques. Si certaines ont été réduites récemment, comme la suppression de l’exemption de TVA pour les modèles coûtant plus de 500 000 couronnes norvégiennes (environ 42 000 euros) en 2023, le cadre général reste favorable.

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Une infrastructure de recharge développée : Le pays a massivement investi dans le déploiement de bornes de recharge, rendant l’utilisation quotidienne des véhicules électriques pratique et sans contrainte.

Une sensibilité environnementale forte : La population norvégienne est généralement très sensible aux enjeux écologiques, ce qui facilite l’adoption de technologies plus propres.

Un pouvoir d’achat élevé : Le niveau de vie élevé en Norvège permet à une plus grande partie de la population d’accéder aux véhicules électriques, dont le coût d’achat reste souvent supérieur aux modèles thermiques équivalents.

Des conditions géographiques favorables : La concentration de la population dans des zones urbaines et périurbaines rend l’autonomie des véhicules électriques moins problématique que dans des pays plus vastes.

Le cas norvégien démontre qu’une transition rapide vers la mobilité électrique est possible avec les bonnes politiques et un contexte favorable. Alors que de nombreux pays européens visent à interdire la vente de véhicules thermiques neufs d’ici 2035, la Norvège montre déjà à quoi pourrait ressembler le futur du marché automobile.

Reste à voir si d’autres nations pourront reproduire ce succès, en tenant compte de leurs spécificités propres. La Norvège bénéficie certes de conditions particulières, mais son exemple prouve que des changements profonds sont possibles dans nos habitudes de mobilité, pour peu que la volonté politique et l’adhésion de la population soient au rendez-vous.

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