Spécialisée dans les piles à combustible, la société américaine Hyzon Motors a récemment décidé de se retirer du marché australien, malgré un engagement initial prometteur. En effet, après avoir lancé des programmes pilotes de véhicules routiers à hydrogène, incluant des bus à Brisbane et des camions de remorquage en Victoria, la startup annonce un réalignement stratégique de ses activités vers le marché nord-américain et le secteur des déchets.
Ascension fulgurante des véhicules électriques commerciaux
La déclaration de Hyzon souligne une réévaluation de ses opérations commerciales, entraînant un recentrage prioritaire vers ses marchés de base en Amérique du Nord. Cette décision stratégique s’accompagne également de tentatives pour lever de nouveaux capitaux pour amener ses piles à combustible hydrogène de 200 kW en production de série, avec l’aide de la banque d’investissement PJT Partners pour évaluer diverses options, y compris une possible vente.
Parallèlement à ces changements chez Hyzon, le marché australien des camions électriques à batterie (BEVs) connaît une croissance exponentielle. Après une vente de près de 100 camions en 2022, ce chiffre a grimpé à 256 en 2023, continuant sur une trajectoire ascendante en 2024.
Une des initiatives clés, nommée “Project Spark”, portée par ANC, partenaire leader dans la livraison de dernier kilomètre, illustrera ce boom. Grâce à un investissement de plus de 45 millions de dollars aidé par une subvention de 12,8 millions de dollars de l’Australian Renewable Energy Agency (ARENA), le projet vise à surmonter les couts initiaux élevés des véhicules 100% électriques. ARENA cherche également à stimuler le marché avec des options de leasing à tarif réduit et une amélioration des infrastructures de recharge pour véhicules électriques.
Impact et potentiel du Project Spark sur le marché australien
Le “Project Spark” devrait intégrer 112 nouveaux camions 100% électriques sur les routes australiennes au cours de l’année suivante, marquant un changement significatif dans la logistique du dernier kilomètre en Australie. Darren Miller, PDG d’ARENA, souligne que ce projet vise à réduire les coûts totaux d’acquisition et d’exploitation des camions électriques, démontrant ainsi des cas d’utilisation viables en milieu urbain, supérieurs aux véhicules à moteur à combustion interne.
En outre, ce soutien gouvernemental affirme l’engagement de l’Australie envers une transition énergétique plus propre et plus durable, offrant non seulement des avantages environnementaux mais aussi économiques, en réduisant les dépenses opérationnelles à long terme pour les entreprises de livraison.
Le débat entre les partisans des véhicules 100% électriques et des technologies à hydrogène s’intensifie. Un exemple frappant est celui du PDG de MAN Trucks, Alexander Vlaskamp, qui a clairement statué sur l’impossibilité pour les camions à hydrogène de concurrencer efficacement les camions électriques. Cette affirmation soulève une série de questions quant à la viabilité à long terme des technologies à hydrogène dans un marché compétitif. L’augmentation des camions électriques en Australie semble étayer cette position, exprimant une préférence distincte pour les solutions de batteries, considérées comme plus matures et rentables.
En définitive, même si l’on a un temps envisagé les camions à hydrogène comme une alternative prometteuse, l’essor et l’adoption rapide des véhicules électriques ainsi que les défis persistants en matière de coût et de logistique pour les technologies à hydrogène mettent en question leur position sur le marché.
Le marché des véhicules utilitaires en Australie, récemment dominé par la conversation autour des technologies de batterie et d’hydrogène, continue de nous offrir un aperçu fascinant des défis et des possibilités d’une transition énergétique dans le transport. Le choix entre hydrogène et électricité à batterie ne se résume pas seulement à une question d’efficacité mais aussi de stratégie industrielle et d’adaptation aux besoins spécifiques des applications commerciales. Dans cette course à l’innovation, l’avenir reste plein de potentiel pour réinventer notre façon de penser le transport lourd en adéquation avec les impératifs écologiques actuels.
Quadragénaire passionné de voitures électriques. Je m'intéresse à la transition énergétique et à la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. Je suis un véritable passionné de voitures électriques et un défenseur de l'environnement.
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