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L’industrie automobile connaît une révolution sans précédent avec l’avènement des voitures électriques. Ces véhicules, de plus en plus sophistiqués, reposent largement sur des logiciels pour fonctionner. Mais que se passe-t-il lorsque l’entreprise qui les a conçus fait faillite ? C’est le scénario catastrophe qui se joue actuellement en Chine, soulevant des questions cruciales sur l’avenir de la mobilité électrique.
WM Motor, un constructeur chinois de voitures électriques basé à Shanghai, a récemment déposé le bilan. Cette faillite a eu des conséquences désastreuses pour les propriétaires de ses véhicules. Richard Qian, l’un d’entre eux, a soudainement perdu l’accès à des fonctionnalités essentielles de sa voiture :
Ces problèmes ne sont pas isolés. De nombreux propriétaires de véhicules WM Motor ont signalé des difficultés similaires sur les sites d’avis automobiles chinois. Certains vont jusqu’à qualifier leur voiture de “danger potentiel pour la sécurité”. Bien que l’entreprise ait présenté ses excuses et tenté de résoudre temporairement ces problèmes, la situation reste précaire. L’application WM Motor n’est plus disponible sur les magasins d’applications chinois, et aucune mise à jour du firmware n’a été effectuée depuis la faillite.
Ce scénario cauchemardesque n’est pas unique à la Chine. Aux États-Unis, la faillite récente de Fisker Inc. a mis en lumière des problématiques similaires. Les propriétaires de véhicules Fisker se retrouvent dans une situation délicate, cherchant des moyens de maintenir les fonctionnalités logicielles de leurs voitures à long terme.
L’ampleur du problème est considérable. WM Motor a vendu environ 100 000 véhicules entre 2019 et 2022, tandis que Fisker a écoulé environ 20 000 unités de son modèle Ocean à l’échelle mondiale. Ce sont donc des dizaines de milliers de conducteurs qui risquent de se retrouver avec des véhicules aux fonctionnalités limitées, voire inutilisables.
En Chine, la législation impose aux constructeurs automobiles de fournir des pièces détachées et un service après-vente pendant dix ans après l’arrêt de la production d’un modèle. Cependant, cette obligation ne s’étend pas au support logiciel. Cette lacune réglementaire laisse les propriétaires de voitures électriques dans une zone grise inquiétante.
Les conséquences sont multiples :
Cette situation soulève des questions fondamentales sur la pérennité des voitures électriques fortement dépendantes des logiciels. Que se passera-t-il si un grand constructeur occidental fait faillite ? Comment garantir qu’une Tesla ou une Kia électrique pourra encore rouler dans 20 ou 30 ans, comme c’est le cas pour les voitures thermiques actuelles ?
L’industrie automobile n’a jamais vraiment brillé par son support à long terme des clients, au-delà de la vente de pièces détachées. La tendance a toujours été d’inciter les consommateurs à acheter ou louer de nouveaux modèles. De plus, le secteur a souvent montré ses limites en matière de développement logiciel.
Pourtant, les chiffres sont éloquents : l’âge moyen d’une voiture aux États-Unis est aujourd’hui de près de 13 ans. Les consommateurs cherchent à conserver leurs véhicules plus longtemps. Il est donc urgent que l’industrie automobile repense son approche du support à long terme, en particulier pour les voitures électriques.
Face à ces enjeux, la question d’une régulation spécifique se pose. Les États-Unis et d’autres pays pourraient envisager de légiférer pour garantir un support logiciel à long terme des véhicules électriques. Cette approche permettrait d’éviter que des milliers de conducteurs ne se retrouvent un jour avec des voitures inutilisables.
Plusieurs pistes pourraient être explorées :
L’enjeu est de taille : il s’agit de garantir la viabilité à long terme des voitures électriques, essentielles à la transition écologique du secteur des transports.
La situation en Chine avec WM Motor sert de signal d’alarme pour l’ensemble de l’industrie automobile mondiale. À l’heure où les voitures deviennent de véritables ordinateurs sur roues, il est crucial de repenser notre approche de la propriété et du support à long terme des véhicules. Sans cela, le rêve de la mobilité électrique pourrait bien tourner au cauchemar pour de nombreux conducteurs.
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