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Le bouton d’appel d’urgence de votre voiture ne fonctionnera bientôt plus : que va-t-il se passer ?

Albert Lecoq

Dès cette année, une question technologique inattendue se pose avec acuité : le devenir du système d’appel d’urgence eCall. Ce dispositif, qui équipe actuellement tous les véhicules en circulation, se trouve à la croisée des chemins, menacé par l’obsolescence du réseau 2G. L’heure est donc à l’interrogation : que se passera-t-il lorsque cette technologie, pourtant salvatrice, ne pourra plus fonctionner ?

Une technologie sous tension

La fonction d’appel d’urgence eCall, présente dans nos véhicules, qu’ils soient à motorisation thermique ou électrique, est aujourd’hui confrontée à un dilemme majeur. En effet, cette technologie dépend entièrement du réseau 2G, une infrastructure dont la disparition imminente est actée par les opérateurs mobiles. Ces derniers, estimant le réseau obsolète et onéreux, envisagent de le mettre hors service. Cette décision soulève une problématique de taille : sans accès au réseau 2G, le système eCall ne pourra plus remplir sa mission vitale, celle d’alerter automatiquement les secours en cas d’accident.

Ce dispositif a été rendu obligatoire dans toutes les nouvelles voitures vendues depuis 2018, conformément aux directives européennes. Son rôle ? Se déclencher automatiquement lors d’un accident pour appeler les secours, une fonctionnalité ayant déjà prouvé son utilité en sauvant de nombreuses vies.

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En 2018, nous avions déjà la 4G depuis 6 ans sur le territoire français. Alors pourquoi avoir choisi la 2G pour l’appel de secours des véhicules ? Simplement car ceci a été au départ imposé par l’union Européenne, sans concertation avec les opérateurs téléphoniques qui entretiennent ces réseaux.

La course contre la montre des opérateurs et constructeurs

La problématique de l’arrêt du réseau 2G met en lumière un véritable casse-tête pour les constructeurs automobiles. Alors que les opérateurs téléphoniques prévoient de démanteler ce réseau, jugé désuet et coûteux, les véhicules équipés du système eCall risquent de se retrouver sans moyen de communication en cas d’urgence. Une situation d’autant plus ironique que cette technologie a été imposée par les normes européennes, lesquelles n’avaient pas anticipé une obsolescence aussi rapide des infrastructures sur lesquelles elle repose.

Le risque principal réside dans l’incapacité à contacter les secours automatiquement après un accident, une fonction essentielle, surtout dans des situations où les occupants du véhicule ne sont pas en mesure de le faire eux-mêmes.

Une solution en quête d’avenir

Face à cette impasse, l’Union européenne propose une transition vers une technologie de nouvelle génération (NG), qui exploiterait les réseaux plus modernes, tels que la 4G et la 5G. Cette évolution, prévue pour devenir obligatoire à partir de 2026, semble être une réponse logique à l’obsolescence programmée du 2G. Cependant, cette solution n’est pas sans soulever de nouvelles interrogations, notamment sur la faisabilité technique et financière de cette transition pour les véhicules déjà en circulation.

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Le remplacement ou la mise à jour des systèmes eCall existants représenterait une charge financière colossale pour l’industrie automobile, estimée à plus de 13 milliards d’euros. Une somme qui souligne l’ampleur du défi à relever.

Entre urgence et incertitude

La situation actuelle met en exergue un dilemme crucial : comment concilier progrès technologique et impératifs de sécurité ? La disparition programmée du réseau 2G, bien que logique dans un contexte d’évolution rapide des technologies de communication, pose un risque immédiat pour la sécurité des usagers de la route. Les acteurs impliqués, des constructeurs aux opérateurs téléphoniques, en passant par les instances réglementaires européennes, se trouvent ainsi face à une équation complexe, cherchant désespérément une issue favorable avant que le signal ne se brouille définitivement pour l’eCall.

Alors que l’Europe s’oriente vers des solutions de nouvelle génération, la question de la transition et de l’adaptation des millions de véhicules déjà sur nos routes reste entière. Un véritable défi technologique et économique se profile, nécessitant une collaboration étroite entre tous les acteurs concernés pour éviter que le bouton d’appel d’urgence de nos voitures ne devienne une relique du passé, impuissante face aux situations critiques.

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