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Les assurances vont refuser les voitures électriques : les propriétaires pris au piège

Albert Lecoq

L’univers des véhicules électriques traverse une phase tumultueuse, où innovation rime parfois avec friction, notamment dans le domaine de l’assurance. Les assureurs expriment une inquiétude croissante quant à la couverture des véhicules électriques, soulevant des questions essentielles sur leur réparabilité et les coûts associés. Dans ce contexte, certains assureurs se retrouvent à devoir refuser d’assurer certains modèles.

La pression monte chez les assureurs

La tension entre les assureurs et les fabricants de voitures électriques s’intensifie. Face à des réparations onéreuses et à la difficulté d’obtenir des pièces détachées, certains assureurs envisagent d’augmenter les tarifs des polices d’assurance ou de refuser d’assurer certains modèles. Cette situation met en lumière l’urgence pour les constructeurs de repenser la réparabilité de leurs véhicules électriques. La réparabilité, souvent reléguée au second plan, impacte directement la viabilité et l’attractivité des véhicules électriques sur le marché.

  • Coûts de réparation élevés : Les réparations, notamment celles des batteries et des carrosseries en aluminium, sont particulièrement coûteuses pour les véhicules électriques.
  • Disponibilité des pièces détachées : L’obtention de pièces détachées devient un casse-tête, allongeant les délais de réparation et augmentant les coûts. Il est fréquent par exemple chez Tesla de devoir patienter de 12 à 16 semaines pour une simple portière.
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D’ailleurs, Jean-Philippe avec sa Tesla Model S rencontre ce type de problème :

J’ai fait l’acquisition d’une Tesla Model S il y a maintenant quatre ans. Au début, j’étais ravi de ma décision, d’autant plus que mon assurance a accepté de couvrir mon véhicule en tous risques pour une cotisation annuelle très raisonnable de 852 €, soit seulement 71 € par mois grâce à mon bonus de 50%. Cependant, récemment, à l’échéance de mon contrat, j’ai eu la mauvaise surprise de découvrir que ma prime d’assurance annuelle avait grimpé en flèche, passant à 1452 €, soit 121 € par mois. Cette augmentation, attribuée selon l’assureur à l’application soudaine de la TSCA, une taxe de 20% dont les véhicules électriques étaient jusqu’alors exonérés, m’a pris au dépourvu. Mais ce n’est pas 20% d’augmentation que j’ai subit mais 70% ! Face à cette hausse drastique, j’ai entrepris de rechercher d’autres assurances pour trouver une offre plus avantageuse. Cependant, je me suis vite heurté à un mur : peu d’assureurs sont disposés à couvrir ma Tesla Model S, et ceux qui le sont proposent des tarifs encore plus élevés.

La politique stricte des constructeurs : un défi pour l’assurance

Les constructeurs imposent des contraintes sévères post-accident, notamment le remplacement systématique de la batterie en cas de déclenchement de l’airbag, indépendamment des dommages réels sur la batterie. Cette pratique, bien que sécuritaire, entraîne des pertes importantes pour les assureurs et pose des questions écologiques préoccupantes.

  • Remplacement systématique des batteries : Une mesure de sécurité coûteuse et potentiellement inutile dans certains cas.
  • Impact écologique : Le remplacement systématique contribue à l’augmentation des déchets et à l’utilisation inefficace des ressources.
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Les initiatives de Tesla : une réponse aux défis de l’assurance

Face aux difficultés d’assurance de ses véhicules électriques, Tesla a lancé sa propre assurance aux Etats-Unis, visant à offrir des primes plus avantageuses et une meilleure couverture. Ce principe devrait rapidement gagner l’Europe notamment.

Cependant, cette initiative a rencontré des obstacles, révélant les défis inhérents à la gestion des coûts de réparation élevés et à la promesse d’une assurance plus accessible avec au final des primes pas toujours compétitives, reflétant la sous-estimation des coûts de réparation.

La problématique des modèles chinois au Royaume-Uni

L’assurance des véhicules électriques chinois au Royaume-Uni soulève des problèmes similaires. Les pénuries de pièces et le manque de support technique rendent difficile l’assurance de ces véhicules. Cette situation met en lumière les défis logistiques et culturels auxquels sont confrontés les assureurs et les constructeurs.

  • Difficultés de réparation : La complexité des réparations et la pénurie de pièces détachées augmentent les coûts et prolongent les délais.
  • Différences culturelles : Les différences dans l’approche des réparations entre la Chine et l’Europe ajoutent une couche de complexité à la réparabilité des véhicules électriques.

Les tensions actuelles dans le domaine de l’assurance des véhicules électriques révèlent des défis significatifs mais également des opportunités pour l’innovation. Les assureurs, les constructeurs, et les consommateurs sont désormais engagés dans une danse délicate, cherchant à équilibrer coûts, sécurité, et durabilité dans l’écosystème en évolution des véhicules électriques. La collaboration et l’innovation seront clés pour surmonter ces obstacles et pour s’assurer que l’avenir électrique de la mobilité soit à la fois accessible et durable.

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