Les français abandonnent les voitures françaises : la voiture électrique provoque une rupture sans précédent

ParPhilippe Moureau 9 novembre 2023 à 15h50

Le vent tourne dans l’hexagone et emporte avec lui des souvenirs teintés de bleu-blanc-rouge sur quatre roues. La poussière soulevée par ce revirement laisse entrevoir une réalité frappante : les acteurs historiques de l’automobile française ne semblent plus retenir l’adhésion de leurs concitoyens. Citroën, Peugeot, DS, Alpine et Renault font face à une réalité sans appel : leurs ventes piquent du nez, qu’elles soient électrifiées ou non.

L’électromobilité comme révélateur

L’observatoire Cetelem de l’automobile révèle une tendance qui s’accentue dangereusement depuis deux ans, signe d’un mal-être profond entre les consommateurs français et leurs marques emblématiques.

Les véhicules électriques sont indiscutablement une composante incontournable de cette équation. Squattant avec assurance plus de 20% des parts de marché, la voiture électrique s’impose avec la subtilité d’un rouleau compresseur. Or, cet engouement pour le sans-émissions ne semble pas bénéficier à nos chères marques nationales, éclipsées par des compétiteurs exogènes. Tesla, MG, Kia ou encore Volkswagen, américains, chinois, coréens ou allemands, séduisent et captent l’attention et le portefeuille des automobilistes tricolores.

Source : Observatoire Cetelem de l’Automobile (VPN : Véhicule particulier neuf)

Pourquoi les marques françaises perdent-elles du terrain?

Cher passionné de l’asphalte que vous êtes, tournez-vous vers votre fenêtre et contemplez cette rue où autrefois les citadines à l’accent gaulois faisaient loi. Ce tableau n’est plus. Pourquoi ce déclin ?

  • Des prix peu compétitifs : C’est l’argument numéro 1 de ce déclin. Face à une concurrence féroce et souvent mieux positionnée en termes de coût tout en proposant des prestations supérieures, les marques françaises se retrouvent à la croisée des chemins tarifaires.
  • Innovations en demi-teinte : Alors que la concurrence internationale aligne des avancées technologiques fulgurantes, nos marques semblent prendre la tangente du progrès en marche arrière.
  • L’image de marque vieillissante : Les constructeurs tricolores peinent à dépoussiérer leur image et à incarner cette modernité électrisante qui anime le secteur de la voiture électrique.
  • Stratégies marketing à la traîne : Un autre point faible réside dans la promotion de leurs modèles électriques, restant souvent dans l’ombre de campagnes américaines ou asiatiques beaucoup plus agressives et séduisantes.

Comment les marques françaises peuvent-elles rebondir?

Face à cette érosion des parts de marché, nos constructeurs nationaux ne doivent pas se résigner à un sort de figurants. Comment peuvent-ils se réinventer ? Quelles stratégies adopter pour reconquérir le cœur (et le garage) des Français ?

  • Renouveau du design : Les marques françaises doivent se réapproprier le territoire de l’innovation en matière de design, pour susciter à nouveau l’intérêt et la curiosité.
  • Technologies de pointe : Investir massivement dans la R&D pour proposer des véhicules à la pointe de l’innovation, notamment en termes d’autonomie et de fonctionnalités connectées.
  • Offres personnalisées : Créer des offres adaptées aux besoins spécifiques des consommateurs français pourrait positionner ces marques comme des partenaires de mobilité plutôt que de simples fabricants.
  • Communication dynamique : Les marques doivent revoir leur façon de communiquer, en mettant en avant transparence, audace et clarté, pour reconnecter avec le public.

La confiance des Français est-elle définitivement perdue?

Il serait bien prématuré d’enterrer nos constructeurs sous le tapis rouge des déclarations sombres et défaitistes. La confiance n’est pas une flamme qui s’éteint d’un souffle, c’est un feu que l’on entretient.

  • Capacité d’adaptation : Nos marques ont déjà prouvé dans le passé qu’elles étaient capables de rebondir, de s’adapter aux crises et d’innover.
  • Le savoir-faire français : Le génie français en matière d’automobile n’est pas un mythe, il est ancré dans des décennies d’histoire et d’innovation.
  • Soutien institutionnel : Des politiques publiques de soutien à l’industrie automobile française peuvent donner un coup de pouce nécessaire à cette reconquête.

Il est désormais crucial que cette confiance ébranlée ne se transforme pas en un divorce complet. Les marques françaises doivent reprendre la main en écoutant leurs conducteurs, en anticipant leurs désirs, et en naviguant avec audace dans cette tempête électrique. Un renouveau est possible, mais il réclame une remise en question profonde et un enthousiasme renouvelé. La route devant nous est sinueuse mais remplie de promesses. Restez au volant chers lecteurs, car le futur de l’automobile française s’écrit maintenant, et il n’attend plus que le coup d’accélérateur tant espéré.

Source : Rapport 2024 de l’Observatoire Cetelem de l’Automobile

Par Philippe Moureau

Quadragénaire passionné de voitures électriques. Je m'intéresse à la transition énergétique et à la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. Je suis un véritable passionné de voitures électriques et un défenseur de l'environnement.

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