Récemment, une évolution notable s’est produite sur le marché des voitures électriques, influençant directement votre portefeuille, surtout si vous êtes parmi les 80 % de Français optant pour le financement de leur véhicule par le moyen d’un crédit ou d’une LOA/LLD. Une augmentation considérable des loyers des locations avec option d’achat (LOA) et des locations longue durée (LLD) a été observée, parfois triplant presque en quelques mois seulement. Mais quels sont les mécanismes derrière cette flambée des prix ?
Le contexte actuel des financements des véhicules électriques
En début d’année 2024, certains constructeurs, principalement français, proposaient des mensualités extrêmement attractives pour des modèles comme la Citroën ë-C3, RenaultTwingo E-Tech ou encore la Mégane E-Tech. Cette période de loyers bas coïncidait avec le leasing social, combiné au bonus écologique, dépendant des revenus du foyer. Par exemple, la Citroën ë-C3 bénéficiait de subventions pouvant réduire son coût de 13 000 euros, résultant en des mensualités particulièrement basses.
Le leasing social a touché environ 50 000 Français en 2024 et sera prolongé. Parallèlement, le bonus écologique continuera, bien qu’il puisse diminuer de 1 000 euros. Ces aides permettent actuellement de contrôler les augmentations de mensualités. Pourtant, même hors subventions, des changements significatifs ont lieu, affectant les coûts de financement à la hausse.
La chute des valeurs résiduelles : un indicateur clé
Un autre facteur crucial à considérer est la baisse des valeurs résiduelles des véhicules. Ces chiffres représentent ce que vaut un véhicule après usage, lié à son âge et kilométrage. Par exemple, des contrats de LOA ou de LLD limités à 30 000 km sur trois ans visent à garantir une certaine prévisibilité de cette valeur résiduelle. Si cette valeur commence à diminuer, cela se répercute sur les mensualités, qui augmentent.
Un exemple frappant est la MG4, qui voyait son loyer mensuel passer de 99 euros à 249 euros. Cela s’explique principalement par la suppression des subventions, qui agissaient comme un apport initial, mais pas uniquement.
Quelles implications pour le marché des occasions ?
Si par le passé, les véhicules électriques profitaient d’une forte valeur résiduelle, la situation change : les véhicules retournant sur le marché d’occasion vont rencontrer une possible sur-saturation. Avec la R5 E-Tech de Renault, par exemple, les conditions de financement présagent un montant élevé que vous devez payer sur trois ans, représentant presque la moitié du prix du véhicule neuf. Ce phénomène indique un ajustement des prix des véhicules électriques d’occasion, qui va donc logiquement baisser dans les années à venir.
Ce phénomène est amplifié par un retour considérable de véhicules à la fin de leur contrat de location, principalement dû à des offres initiales très compétitives. Par exemple, alors que les voitures retournent sur le marché, leur valorisation initiale élevée maintient des prix d’occasion forts, potentiellement dissuasifs pour les acheteurs.
Des enjeux et défis à prévoir
Tous ces éléments introduisent des complexités pour les constructeurs et les établissements financiers. Les véhicules doivent être valorisés de façon à gagner en attrait sans toutefois pénaliser les retours financiers futurs. Ceci est crucial, surtout pour les nouveaux entrants sur le marché qui cherchent à se faire une place parmi les géants de l’industrie.
Le cas de Renault est caractéristique : s’il ne faut pas conquérir de nouveau teritoire, la marque doit néanmoins rassurer ses investisseurs et clients en proposant des solutions de financement stables et prédictibles. Le succès de la R5 E-Tech montre que la stratégie adoptée pourrait bien être gagnante.
D’un point de vue industriel, l’anticipation est le maître mot. Comme surviennent des changements tels que l’extinction progressive des subventions et l’évolution du contexte économique mondial, les stratégies de prix et de financement doivent être révisées. Ce n’est pas seulement la vente de véhicules neufs qui est impactée, mais également le marché de l’occasion qui doit s’ajuster.
Ainsi, les ajustements actuels dans les stratégies de financement des voitures électriques pourraient signaler des opportunités futures intéressantes pour ceux qui considèrent l’achat d’un véhicule électrique d’occasion. Avec les détours de l’économie et les nouvelles pratiques de vente, rester informé et prudent reste la meilleure stratégie avant d’investir dans la nouvelle ère de l’automobile électrique.
Rédigé par Alexandra Dujonc
Après des études en ingénierie électrique, j'ai travaillé sur des projets de recherche et de développement visant à améliorer la capacité de recharge des voitures électriques dont j'en ai fait ma spécialité ! Je mets à votre disposition mes connaissances approfondies sur le sujet de la recharge électrique.
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