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Tesla en tête des taux d’accidents mortels en voiture selon cette étrange étude

Albert Lecoq

La sécurité des véhicules électriques est un sujet qui suscite de nombreux débats. Une récente étude menée par la firme de recherche automobile iSeeCars vient jeter un pavé dans la mare en révélant des statistiques surprenantes sur les taux d’accidents mortels impliquant des voitures électriques, en particulier les modèles Tesla. Des chiffres à contresens des études habituelles…

Des chiffres qui interpellent sur la sécurité des Tesla

L’étude d’iSeeCars s’est basée sur les données du système FARS (Fatality Analysis Reporting System) de la NHTSA, l’agence américaine de sécurité routière. Les résultats sont pour le moins surprenants : la Tesla Model Y présenterait un taux d’accidents mortels plus de trois fois supérieur à la moyenne des voitures, pour un milliard de kilomètres parcourus. La Model S ne serait pas en reste, avec un risque deux fois plus élevé que la moyenne.

Ces chiffres peuvent sembler en contradiction avec les excellentes notes obtenues par Tesla lors des crash-tests de l’IIHS (Insurance Institute for Highway Safety). En effet, les Model Y et Model S ont toutes deux reçu la distinction “Top Safety Pick+”, la plus haute reconnaissance en matière de sécurité passive.

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Alors comment expliquer ce paradoxe apparent ? La réponse se trouve peut-être dans un facteur humain : la distraction au volant.

La distraction au volant, le talon d’Achille des voitures électriques ?

Karl Brauer, analyste exécutif chez iSeeCars, pointe du doigt un phénomène inquiétant : “Les nouvelles voitures sont plus sûres que jamais. Entre la conception avancée des châssis, les technologies d’aide à la conduite et la multitude d’airbags entourant le conducteur, les modèles actuels offrent une excellente protection aux occupants. Mais ces caractéristiques de sécurité sont contrecarrées par la conduite distraite et des vitesses plus élevées, entraînant une augmentation des taux d’accidents et de décès ces dernières années.”

Dans le cas spécifique de Tesla, plusieurs facteurs pourraient contribuer à ce problème :

  • Les systèmes d’aide à la conduite avancés comme l’Autopilot et le Full Self-Driving (FSD), qui peuvent donner un faux sentiment de sécurité aux conducteurs
  • L’interface tactile centralisée, qui peut détourner l’attention de la route
  • Des appellations potentiellement trompeuses comme “Full Self-Driving”, qui peuvent induire en erreur sur les capacités réelles du système

Il est important de noter que ces systèmes restent des aides à la conduite de niveau 2, nécessitant une supervision active du conducteur à tout moment. Cependant, la tentation de relâcher son attention peut être grande, surtout sur de longs trajets.

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Au-delà de Tesla : un problème qui touche toute l’industrie

Si Tesla se retrouve en tête de ce classement peu enviable, l’étude révèle que d’autres constructeurs sont également concernés. Kia, Buick, Dodge et Hyundai complètent le top 5 des marques présentant les taux d’accidents mortels les plus élevés.

Fait intéressant, la voiture présentant le plus haut taux de mortalité n’est même pas électrique : il s’agit du Hyundai Venue, avec 13,9 accidents mortels pour un milliard de kilomètres parcourus. Cette donnée nous rappelle que la sécurité routière est un enjeu qui dépasse largement le cadre des véhicules électriques.

L’importance cruciale du comportement du conducteur

Karl Brauer insiste sur un point fondamental : “Le plus grand contributeur à la sécurité des occupants est d’éviter un accident, et le facteur le plus important dans l’évitement des accidents est le comportement du conducteur. Un conducteur concentré, alerte, roulant à une vitesse légale ou prudente, sans être sous l’influence de drogues ou d’alcool, est le plus susceptible d’arriver en toute sécurité, quel que soit le véhicule qu’il conduit.”

Cette observation souligne l’importance capitale de l’éducation et de la sensibilisation des conducteurs, particulièrement dans le contexte des nouvelles technologies automobiles. Les systèmes d’aide à la conduite, aussi sophistiqués soient-ils, ne peuvent remplacer la vigilance et le bon sens du conducteur.

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Vers une utilisation plus responsable des aides à la conduite

Les tests menés par InsideEVs ont démontré que les systèmes d’aide à la conduite avancés (ADAS) peuvent effectivement réduire le stress lié à la conduite, mais uniquement lorsqu’ils sont utilisés comme prévu : avec une supervision constante, sans distraction et avec une disponibilité immédiate à reprendre le contrôle.

Pour tirer le meilleur parti de ces technologies tout en garantissant la sécurité de tous les usagers de la route, il est essentiel de :

  • Former adéquatement les conducteurs aux capacités et limites réelles des systèmes ADAS
  • Renforcer la sensibilisation aux dangers de la distraction au volant, y compris l’utilisation des smartphones
  • Améliorer les systèmes de surveillance du conducteur pour s’assurer qu’il reste attentif
  • Clarifier la communication autour des fonctionnalités d’aide à la conduite pour éviter toute confusion

L’étude d’iSeeCars nous rappelle que la route vers une mobilité plus sûre est encore longue. Si les voitures électriques, et en particulier les Tesla, se retrouvent sous les projecteurs dans cette étude, c’est peut-être aussi parce qu’elles sont à l’avant-garde de l’innovation automobile. Elles nous confrontent à de nouveaux défis en matière de sécurité routière, que nous devons relever collectivement.

En tant que conducteurs, notre responsabilité est plus grande que jamais. Quelle que soit la technologie embarquée dans nos véhicules, notre vigilance et notre prudence restent les meilleurs garants de notre sécurité sur la route. Les voitures électriques ont le potentiel de révolutionner notre mobilité, mais ce potentiel ne pourra se réaliser pleinement que si nous apprenons à les utiliser de manière responsable et sûre.

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