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Cette voiture électrique autonome qui ridiculise le Robotaxi de Tesla est déjà une réalité

François Zhang-Ming

Le monde de la mobilité autonome vient de connaître une avancée spectaculaire, mais elle ne vient pas de Californie. Alors que Tesla fait miroiter son futur Robotaxi avec des promesses ambitieuses, deux entreprises chinoises ont pris une longueur d’avance en présentant un véhicule électrique autonome de niveau L4 déjà fonctionnel. GAC Aion et Didi Chuxing ont dévoilé au salon de Shanghai une création qui pourrait bien changer notre vision de la mobilité du futur, avec une technologie prête à être déployée dès 2025.

Une débauche de capteurs et une puissance de calcul inégalée

Le véhicule développé par GAC Aion et Didi Chuxing représente un véritable bond technologique dans l’univers des voitures autonomes. Basé sur le GAC Aion Y, ce SUV électrique a été transformé en laboratoire roulant équipé d’un arsenal technologique impressionnant :

  • 33 capteurs au total, soit 65% de plus que la moyenne des véhicules autonomes actuels
  • 10 LiDAR stratégiquement positionnés, dont 4 à longue portée (détection jusqu’à 200 mètres) et 6 dédiés aux angles morts
  • Une couverture à 360 degrés avec une précision de détection atteignant 10 centimètres
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Ce qui distingue véritablement ce véhicule de la concurrence, c’est sa puissance de calcul phénoménale. Avec 2 000 TOPS (Tera Operations Per Second), cette voiture électrique dispose d’une capacité de traitement équivalente à 60 smartphones haut de gamme ou 10 cartes graphiques de PC gaming. Cette puissance colossale permet d’analyser instantanément les données récoltées par les capteurs, garantissant ainsi une réactivité optimale dans toutes les situations de conduite.

Une sécurité pensée à l’échelle aéronautique

Pour assurer une fiabilité irréprochable, les ingénieurs chinois ont intégré des systèmes de redondance pour huit composants critiques. Cette approche, inspirée de l’industrie aéronautique, permet au véhicule de continuer à fonctionner en toute sécurité même en cas de défaillance d’un système. L’objectif affiché est ambitieux : ne pas dépasser une défaillance par milliard d’heures de fonctionnement. Pour mettre ce chiffre en perspective, cette norme est 1 000 fois plus exigeante que celle appliquée dans l’aviation commerciale.

Le niveau L4 d’autonomie signifie que le véhicule peut gérer toutes les opérations de conduite sans intervention humaine dans des conditions et zones prédéfinies. Contrairement aux systèmes d’assistance à la conduite de niveau L2 ou L3 qui équipent la plupart des véhicules “autonomes” commercialisés actuellement, ce modèle chinois n’a pas besoin d’un conducteur attentif prêt à reprendre le contrôle.

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Un déploiement stratégique et progressif

Le calendrier de déploiement de ce véhicule révolutionnaire est déjà planifié :

PériodeÉtapeObjectif
Fin 2025Début de productionPremières opérations de démonstration
2026Phase de test publicZones de Guangzhou et Pékin
2027Commercialisation grand publicVersion destinée aux particuliers

Cette stratégie progressive permettra d’affiner la technologie dans des conditions réelles avant sa démocratisation. La Chine offre un environnement idéal pour ce type d’innovation grâce à un cadre législatif plus souple concernant les tests de véhicules autonomes sur routes publiques.

Quand la Chine prend l’avantage technologique

Ce projet illustre parfaitement comment la Chine s’impose progressivement comme leader dans le domaine des véhicules électriques autonomes. Alors que les constructeurs occidentaux et américains sont souvent freinés par des régulations strictes et des processus d’homologation complexes, les entreprises chinoises bénéficient d’un écosystème favorable à l’innovation rapide.

L’alliance entre GAC Aion, constructeur automobile en pleine ascension, et Didi Chuxing, géant chinois des VTC (équivalent d’Uber), combine expertise industrielle et connaissance approfondie des besoins de mobilité urbaine. Cette synergie leur permet de développer des solutions parfaitement adaptées aux défis de la mobilité autonome en environnement urbain dense.

Cette avancée chinoise devrait servir d’électrochoc pour les constructeurs occidentaux qui risquent de se retrouver distancés dans cette course technologique décisive. Pendant que Tesla continue de promettre son Robotaxi pour un futur indéterminé, GAC Aion et Didi Chuxing s’apprêtent à mettre sur la route une technologie déjà fonctionnelle et testée.

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Face à cette réalité, une question s’impose : les constructeurs occidentaux pourront-ils rattraper cette avance technologique chinoise, ou assisterons-nous à un bouleversement majeur de la hiérarchie mondiale dans l’industrie automobile?

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