La voiture électrique se trouve régulièrement au cœur de débats passionnés, notamment autour du recyclage de ses batteries. Nombreux sont ceux qui contestent le potentiel de recyclage de ces batteries. Cependant, qu’en est-il vraiment ?
Sommaire
Les idées reçues sur le recyclage
Une des principales critiques face à l’adoption des véhicules électriques réside dans l’argument selon lequel leurs batteries seraient peu ou pas recyclables. Cependant, cette idée est de plus en plus remise en question, d’autant plus que les modalités de recyclage dépendent de plusieurs facteurs clés :
- Les techniques employées pour le recyclage.
- Les spécificités chimiques des batteries.
- La facilité à récupérer certains métaux, ainsi que leur valeur sur les marchés, qui peut fluctuer.
Aujourd’hui, la réglementation européenne apporte une réponse en imposant des seuils de recyclage spécifiques pour ces batteries une fois arrivées en fin de vie.
Les exigences réglementaires actuelles
La législation en vigueur stipule des taux minimums de recyclage, qui ont été établis pour garantir une transition éco-responsable. Ainsi, d’ici fin 2025, au moins 65% du poids des batteries au lithium devra être recyclé, pour atteindre 70% d’ici 2030.
Concernant les métaux spécifiques, les attentes sont également élevées. Pour le nickel, le cobalt et le cuivre, les taux attendus sont de 90% pour 2027, et 95% pour 2031. Quant au lithium, il est question de 50% pour 2027, et 80% pour 2031. Même si un recyclage à 100% est irréalisable, ces taux montrent la volonté d’une approche plus respectueuse de l’environnement.
Il est ironique que la capacité de recyclage des batteries électriques soit un sujet de débat, alors que le carburant utilisé pour les voitures thermiques, une fois brûlé, n’offre que des émissions polluantes, sans possibilité de recyclage.
L’état actuel du recyclage en France
Si certains peuvent penser que le recyclage des batteries de voitures électriques est encore naissant, c’est tout simplement parce qu’il n’y a pas encore un grand nombre de ces batteries en fin de vie. Avec une durée de vie estimée à 15-20 ans pour une voiture, et l’essor récent de l’électrique, les besoins en recyclage ne deviendront prépondérants que dans quelques années.
Cependant, la France se prépare déjà avec l’émergence de sites dédiés, comme Eramet à Dunkerque, Li-cycle dans les Hauts-de-France, et bien d’autres.
L’avenir du recyclage et ses implications
Un décalage temporel existe entre la production des batteries et leur fin de vie, ce qui signifie que les métaux recyclés ne constitueront qu’une petite partie des nouvelles batteries pendant encore plusieurs années. Par exemple, en 2036, seulement 12% de lithium, 15% de nickel et 26% de cobalt recyclés seront utilisés dans les nouvelles batteries.
Cela souligne la nécessité d’une mobilité plus économe en ressources et rappelle que tous les véhicules électriques ne sont pas égaux en matière d’impact environnemental.
Source : Site du Parlement Européen / Avère France / @AurelienBigo