Ce SUV électrique chinois a tout ce qu’il faut pour séduire l’Europe
La course à l’innovation dans le domaine des véhicules électriques s’intensifie, et un nouveau concurrent venu de Chine s’apprête à […]
L’entreprise chinoise BYD, récemment couronnée pour avoir surpassé Tesla en termes de ventes mondiales de véhicules électriques au quatrième trimestre de 2023 afin de reperdre sa couronne au premier trimestre 2024, semble adopter une stratégie de tarification agressive pour ses modèles vendus hors de ses frontières. Une enquête de Reuters révèle que le prix des véhicules électriques de BYD peut atteindre le double, voire plus, de leur prix sur le marché chinois une fois à l’étranger. Ce phénomène suscite des interrogations quant aux objectifs de l’entreprise en pratiquant de tels écarts de prix.
Sommaire
Bien que les différences de tarification internationale ne soient pas rares dans l’industrie automobile en raison des coûts logistiques et des régulations locales, l’ampleur de la différence chez BYD interpelle. En Europe et dans d’autres marchés majeurs tels que l’Australie, le Brésil et le Mexique, le coût des modèles tels que le BYD Dolphin et le BYD Seal est sensiblement plus élevé qu’en Chine.
Ces augmentations de prix varient donc fortement selon les modèles, avec un tarif 62% supérieur pour le Seal et 119% supérieur pour le Dolphin.
Il est bon de penser que BYD intègre dans ses prix à l’exportation des coûts additionnels liés aux tarifs d’exportation et au transport des véhicules jusqu’aux marchés de destination sans oublier les taxes, qui sont évidemment bien plus élevées chez nous. Cependant, ces facteurs ne justifient pas la totalité de cette différence de prix, et c’est un choix totalement délibéré.
On connait par exemple la différence de prix observée avec Tesla, qui vend la Model 3, pourtant fabriquée en Chine et qui rencontre donc tous les frais cités ci-dessus pour entrer sur notre territoire. Cependant, à partir de 39 990 € en France contre 231 900 yuans soit environ 30 100 euros en Chine soit une différence de 33% environ, il est suggéré que les majorations de BYD sur ses modèles vont au-delà de simples ajustements logistiques ou réglementaires.
Le modèle Seal ayant une concurrence plus marquée par la Model 3, la différence de tarif par rapport à la Chine se resserre. En revanche, ne disposant d’aucune veritable concurrence sur les petits modèles, BYD préfère creuser l’écart avec son modèle Dolphin en ne le proposant pas à 20 500 euros (soit 32% de hausse) mais bien plus, par simple choix.
L’objectif semble clair : maximiser les profits. Ce positionnement tarifaire pourrait être interprété comme un moyen pour BYD de compenser les baisses de prix effectuées sur le marché domestique, où la concurrence est particulièrement féroce. L’entreprise semble privilégier les marges bénéficiaires plutôt que de se concentrer uniquement sur l’augmentation des volumes de vente.
Les consommateurs européens et d’autres marchés internationaux se retrouvent face à des choix plus coûteux lorsqu’ils envisagent d’acheter un véhicule électrique de BYD. Cette stratégie de prix élevés pourrait limiter la pénétration de marché de BYD dans des régions où la marque est encore en train de construire sa réputation, surtout comparée à des acteurs établis comme Tesla.
Il est crucial pour BYD de trouver un équilibre entre rentabilité et attractivité de ses modèles. Les subventions et incitations locales pourraient atténuer l’impact du prix élevé sur les consommateurs, mais l’efficacité de cette approche reste à voir, notamment dans des marchés très compétitifs.
Bien que BYD cherche à maximiser ses profits, cette stratégie pourrait freiner son expansion sur les marchés étrangers. Il sera intéressant de suivre comment l’entreprise ajustera ses prix et ses stratégies dans les années à venir pour harmoniser ses objectifs de croissance avec les attentes et capacités financières des consommateurs internationaux.
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