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Voitures électriques : Désormais, c’est la Chine qui veut garder ses secrets de fabrication

François Zhang-Ming

L’industrie automobile chinoise fait face à un nouveau défi. Dans un contexte de tensions commerciales croissantes, le gouvernement chinois demande aux constructeurs de véhicules électriques de conserver leurs technologies clés sur le sol national. Cette décision pourrait avoir des répercussions importantes sur le marché mondial des voitures électriques. Examinons en détail les enjeux de cette situation et ses potentielles conséquences pour les consommateurs et l’industrie.

La stratégie chinoise de protection technologique

Le ministère du Commerce chinois (MOFCOM) a récemment donné des instructions aux constructeurs automobiles concernant leurs opérations à l’étranger. Plutôt que d’exporter l’intégralité de leur production, le gouvernement les incite à privilégier l’envoi de kits partiellement démontés (knock-down kits). Cette approche permettrait aux véhicules d’être assemblés à l’étranger sans nécessiter la construction d’usines locales complètes.

L’objectif principal de cette directive est de protéger les secrets industriels chinois et de limiter les risques réglementaires. En gardant les technologies clés et les processus de fabrication les plus avancés en Chine, le pays cherche à maintenir son avantage compétitif dans le secteur des véhicules électriques.

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Cette stratégie n’est pas totalement nouvelle. Certains constructeurs chinois l’appliquent déjà :

  • Chery prévoit d’utiliser l’ancienne usine Nissan à Barcelone pour assembler des kits partiellement démontés
  • SAIC opère de manière similaire au Pakistan

Les défis pour les constructeurs chinois

Cette directive du gouvernement chinois intervient à un moment crucial pour les constructeurs automobiles du pays. Confrontés à une concurrence féroce et à des ventes en baisse sur leur marché domestique, de nombreux fabricants cherchent à s’étendre à l’international pour trouver de nouveaux débouchés.

La demande du MOFCOM de conserver les productions clés en Chine pourrait freiner les efforts de mondialisation des constructeurs. Cela pourrait notamment affecter :

  • Les projets d’implantation d’usines à l’étranger
  • Les opportunités d’emploi et de développement économique dans les pays d’accueil

Par exemple, BYD prévoit de construire une usine en Turquie avec une capacité annuelle de 150 000 véhicules et la création potentielle de 5 000 emplois. De tels projets pourraient être remis en question si les constructeurs doivent se conformer strictement aux directives chinoises.

L’impact sur le marché mondial des véhicules électriques

La décision du gouvernement chinois s’inscrit dans un contexte plus large de tensions commerciales internationales. De nombreux pays ont imposé ou envisagent d’imposer des droits de douane élevés sur les véhicules électriques importés de Chine, allant parfois jusqu’à 100% de leur valeur.

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Ces mesures visent à contrer ce que certains considèrent comme des subventions gouvernementales “déloyales” qui permettent aux constructeurs chinois de proposer des prix très compétitifs sur les marchés étrangers. La production chinoise de véhicules électriques dépassant largement la demande intérieure, les autorités internationales craignent un dumping massif sur leurs marchés.

Face à ces barrières tarifaires, les constructeurs chinois doivent trouver des solutions pour rester compétitifs. L’exportation de kits partiellement démontés pourrait être une réponse, mais elle soulève également de nouvelles questions :

  • Comment ces véhicules assemblés localement seront-ils perçus par les consommateurs ?
  • Les pays importateurs imposeront-ils de nouvelles restrictions sur ces kits ?
  • Quelle sera la qualité finale des véhicules assemblés hors de Chine ?

Les implications pour l’industrie automobile mondiale

La stratégie chinoise de protection technologique pourrait avoir des répercussions importantes sur l’ensemble de l’industrie automobile mondiale. Les constructeurs traditionnels, déjà sous pression face à la montée en puissance des marques chinoises, pourraient bénéficier d’un répit si l’expansion internationale de ces dernières est freinée.

Cependant, cette situation pourrait également ralentir l’innovation et la baisse des prix des véhicules électriques à l’échelle mondiale. Les constructeurs chinois ont joué un rôle crucial dans la démocratisation des voitures électriques en proposant des modèles abordables et performants.

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Un tableau comparatif permet d’illustrer l’avantage concurrentiel des constructeurs chinois en termes de prix et d’autonomie :

ModèlePrix (€)Autonomie (km)
BYD Atto 338 000420
MG429 990350
Volkswagen ID.343 990426
Renault Zoe35 100395

Vers une nouvelle ère de la mobilité électrique

La décision du gouvernement chinois de protéger ses technologies clés dans le domaine des véhicules électriques marque un tournant dans l’industrie automobile mondiale. Elle souligne l’importance stratégique de ce secteur pour l’avenir de la mobilité et le développement économique des nations.

Pour vous, consommateurs, cette situation pourrait avoir des implications variées :

  • Une possible augmentation des prix des véhicules électriques importés de Chine
  • Un développement accéléré de la production locale de véhicules électriques dans vos pays
  • Une diversification potentielle de l’offre avec l’arrivée de nouveaux acteurs sur le marché

Il est crucial de rester informé de ces évolutions pour faire des choix éclairés lors de l’achat d’un véhicule électrique. Les performances, l’autonomie et le prix resteront des critères essentiels, mais l’origine de la technologie et le lieu de fabrication pourraient également devenir des facteurs importants dans vos décisions d’achat.

L’industrie automobile est à l’aube d’une transformation majeure. La transition vers l’électrique s’accompagne de défis technologiques, économiques et géopolitiques complexes. Dans ce contexte, la stratégie chinoise de protection de ses technologies clés pourrait redéfinir les équilibres mondiaux et influencer durablement l’avenir de la mobilité électrique.

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