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Plongeons ensemble dans une avancée technologique majeure qui pourrait redéfinir l’avenir des voitures électriques. Il s’agit de la batterie à lignode, un biomatériau issu du bois, une innovation écologique prometteuse, qui marque un tournant dans le monde des véhicules électriques.
La lignode n’est pas une simple évolution, c’est une réinvention. Cette anode innovante est fabriquée à partir de la lignine, une fibre végétale constitutive du bois. Ce qui la rend exceptionnelle, c’est sa capacité à se charger deux fois plus vite que les batteries traditionnelles. Mais pourquoi est-ce une percée majeure ?
Traditionnellement, les anodes des batteries lithium-ion, omniprésentes dans nos voitures électriques, sont fabriquées avec du graphite. Ce processus, bien que fonctionnel, est loin d’être idéal. La fabrication de graphite nécessite une pyrolyse énergivore et polluante. En contrastant, la lignode se présente comme une alternative écologique et performante.
Le graphite est un acteur clé dans les batteries lithium-ion actuelles, utilisées dans une large gamme d’appareils, des smartphones aux drones. Cependant, son extraction et sa production sont loin d’être écologiques. Ce problème environnemental est doublement préoccupant, compte tenu de la croissance exponentielle du marché des véhicules électriques.
Face à ces défis, des chercheurs finlandais ont exploré une voie prometteuse : utiliser la lignine, un sous-produit de la culture du bois, pour fabriquer des anodes. Ce faisant, ils ont non seulement trouvé un moyen d’utiliser un déchet industriel mais ont également créé un produit aux performances supérieures.
La lignode est le fruit d’une collaboration entre Northvolt, spécialiste norvégien du stockage d’énergie, et Stora Enso, géant européen de l’industrie forestière. Leur objectif commun ? Produire des batteries pour voitures électriques avec une empreinte carbone minimale. Leur plan ambitieux inclut l’ouverture d’une usine dédiée à la production de lignodes à l’horizon 2025.
Cette alliance combine l’expertise en énergie de Northvolt avec l’expérience en biomasse de Stora Enso, promettant une synergie efficace et durable.
La culture d’arbres et la production de lignodes présentent une empreinte carbone faible. De plus, la structure amorphe de la lignode permet une circulation plus aisée des ions, comparativement au graphite cristallin. Ce qui se traduit par des taux de charge et de décharge nettement supérieurs. Lauri Lehtonen, de chez Stora Enso, souligne un temps de charge réduit à seulement 8 minutes pour les anodes à base de lignine, contre 40 à 50 minutes pour celles en graphite.
En plus de réduire l’impact environnemental, cette technologie promet des coûts de production plus bas, rendant les véhicules électriques potentiellement plus accessibles.
La lignine, deuxième bio-source la plus abondante au monde, présente un potentiel inexploité colossal. À l’heure actuelle, une infime fraction de cette ressource est utilisée dans l’industrie, le reste étant généralement brûlé pour la production d’énergie. L’utilisation de la lignine dans les batteries rechargeables pourrait donc constituer un progrès significatif dans l’exploitation durable de cette ressource.
De plus, une étude récente a révélé que les matériaux à base de lignine pourraient être utilisés dans d’autres composants de la batterie, tels que le liant, le séparateur, l’électrolyte, ou la cathode. Cette polyvalence renforce le potentiel de la lignine en tant que matériau de choix pour les futures innovations en matière de batterie.
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