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Les voitures électriques écrasées par les hybrides en Europe : la tendance 2024

Albert Lecoq

Les chiffres sont tombés pour le premier semestre 2024, et ils réservent quelques surprises. Alors que l’électrification du parc automobile européen se poursuit à un rythme soutenu, ce sont les véhicules hybrides qui tirent leur épingle du jeu, surpassant les modèles 100% électriques dans les préférences des automobilistes. Décryptage de cette tendance qui bouscule le marché.

La montée en puissance des hybrides

Les données compilées par l’Association des Constructeurs Européens d’Automobiles (ACEA) révèlent une progression spectaculaire des ventes de véhicules hybrides. Avec une part de marché atteignant 28,6% sur les six premiers mois de l’année, ces motorisations mixtes essence-électrique ont conquis le cœur des automobilistes européens.

Cette percée s’explique par plusieurs facteurs. D’abord, les hybrides offrent un compromis séduisant entre performances, économies de carburant et praticité. Ils permettent de réduire significativement la consommation en ville sans imposer les contraintes liées à la recharge des modèles 100% électriques. De plus, leur coût d’acquisition reste généralement inférieur à celui des voitures électriques, un argument de poids dans un contexte économique tendu.

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Les électriques marquent le pas

Si les ventes de voitures électriques continuent de progresser, leur croissance s’est nettement ralentie. Leur part de marché s’établit à 15,1% sur le premier semestre, un chiffre en hausse par rapport à 2023 mais qui reste en deçà des attentes de nombreux analystes.

Plusieurs freins expliquent ce tassement :

  • Le coût élevé des modèles électriques, malgré les aides gouvernementales
  • Les inquiétudes persistantes sur l’autonomie et la disponibilité des bornes de recharge
  • La réduction progressive des incitations fiscales dans certains pays européens

Ces facteurs, combinés à une offre de plus en plus large et attractive en hybride, ont conduit de nombreux acheteurs à privilégier cette solution intermédiaire.

Le diesel poursuit son déclin

Sans surprise, la part de marché du diesel continue de s’éroder. Elle ne représente plus que 13,8% des ventes sur le premier semestre 2024, un niveau historiquement bas. Cette désaffection s’explique par les restrictions de circulation de plus en plus sévères dans les grandes villes européennes et par l’image négative associée à cette motorisation depuis le scandale du dieselgate.

Les constructeurs ont largement anticipé cette tendance en réduisant drastiquement leur offre de modèles diesel, voire en l’abandonnant totalement pour certaines marques. Cette évolution marque un tournant majeur pour l’industrie automobile européenne, qui avait fait du diesel un de ses fers de lance pendant des décennies.

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L’essence résiste mieux que prévu

Contre toute attente, les motorisations essence pure affichent une certaine résilience. Avec une part de marché de 32,7%, elles restent la première source d’énergie pour les véhicules neufs en Europe. Cette résistance s’explique en partie par le succès des petites citadines et des SUV compacts, segments où l’offre en motorisations alternatives reste limitée.

Les progrès réalisés en termes d’efficience énergétique et de réduction des émissions ont également permis aux moteurs essence de rester dans la course. Nombre d’entre eux intègrent désormais des technologies de micro-hybridation, leur permettant de respecter les normes antipollution les plus strictes.

Les disparités régionales persistent

L’analyse détaillée des chiffres révèle d’importantes disparités entre les pays européens. Les pays nordiques, avec la Norvège en tête, continuent de montrer la voie en matière d’électrification. À l’inverse, les pays d’Europe de l’Est et du Sud affichent un taux d’adoption des nouvelles motorisations nettement plus faible.

Ces écarts s’expliquent par des facteurs économiques, culturels et politiques. Le niveau de vie, la densité du réseau de recharge et l’ampleur des incitations gouvernementales jouent un rôle déterminant dans les choix des consommateurs.

PaysPart de marché électriquePart de marché hybride
Norvège82,4%12,3%
Allemagne18,6%31,2%
France16,8%29,5%
Italie4,2%35,7%

Les perspectives pour la fin 2024

Les tendances observées au premier semestre devraient se confirmer sur la seconde partie de l’année. Les analystes prévoient une poursuite de la croissance des ventes de véhicules hybrides, portée par une offre de plus en plus diversifiée et des tarifs de plus en plus compétitifs.

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Côté électrique, plusieurs lancements majeurs sont attendus, notamment dans le segment des SUV compacts et des berlines familiales. Ces nouveaux modèles, promettant des autonomies accrues et des temps de recharge réduits, pourraient relancer la dynamique du marché.

L’évolution du contexte réglementaire jouera également un rôle crucial. L’entrée en vigueur de nouvelles normes antipollution et l’extension des zones à faibles émissions dans de nombreuses métropoles européennes devraient accélérer la transition vers des motorisations plus propres.

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