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La marque californienne Faraday Future, fondée il y a une décennie avec l’ambition de concurrencer Tesla, traverse une période critique. Ses résultats commerciaux catastrophiques – moins de 20 véhicules vendus en dix ans d’existence – posent de sérieuses questions sur la viabilité de cette entreprise qui peine à convertir ses promesses en réalité commerciale. Face à cette situation, la marque tente une réorientation stratégique vers des modèles plus accessibles, mais le temps presse alors que les pertes s’accumulent.
Les chiffres sont implacables et particulièrement révélateurs de la situation de Faraday Future : seulement 16 véhicules vendus en plus de dix ans d’existence. Une performance commerciale dérisoire qui place l’entreprise dans une catégorie à part dans l’industrie automobile. Pour mettre ces résultats en perspective, même des constructeurs de véhicules ultra-luxueux comme Rolls-Royce ont écoulé près de 5 000 voitures sur la seule année 2024, dont une part significative de leur modèle électrique Spectre.
La chronologie des ventes est tout aussi inquiétante : dix exemplaires de la FF 91 vendus en 2023, quatre en 2024, et seulement deux au premier trimestre 2025. Un rythme qui s’essouffle plutôt que de s’accélérer, signe que la marque ne parvient pas à générer l’intérêt nécessaire auprès des acheteurs potentiels.
Les derniers résultats financiers publiés par l’entreprise illustrent parfaitement l’ampleur du problème. Au premier trimestre 2025, Faraday Future a enregistré un chiffre d’affaires de seulement 266 712 euros, correspondant à la vente de deux exemplaires de sa FF 91, un crossover électrique commercialisé entre 150 000 et 200 000 dollars.
Face à ces revenus anémiques, les pertes s’accumulent à un rythme alarmant :
Ces résultats financiers sont d’autant plus préoccupants que la FF 91, seul modèle actuellement commercialisé, offre pourtant des caractéristiques techniques intéressantes sur le papier, comme une autonomie d’environ 600 kilomètres. Mais ces atouts ne suffisent visiblement pas à convaincre une clientèle qui préfère se tourner vers des marques plus établies ou offrant un meilleur rapport prix-prestations.
Face à cette impasse commerciale, Faraday Future tente de redéfinir sa stratégie produit. L’entreprise californienne, soutenue par des capitaux chinois, prépare le lancement d’une nouvelle gamme baptisée “FX”, positionnée sur des segments plus accessibles que son modèle actuel.
Le premier véhicule de cette nouvelle orientation sera le “Super One”, un monospace électrique dont le lancement est prévu avant la fin juin 2025. Ce modèle marque un virage stratégique majeur avec un positionnement tarifaire sous la barre des 50 000 dollars, soit trois à quatre fois moins que la FF 91 actuelle.
Les signaux sont-ils encourageants pour ce repositionnement ? L’entreprise affirme avoir déjà enregistré 1 000 précommandes auprès de deux entreprises. Un chiffre qui doit être nuancé puisque ces réservations, bien que payées par un acompte non remboursable, restent sans engagement ferme d’achat.
La feuille de route de Faraday Future se poursuit avec d’autres projets de véhicules plus accessibles, notamment un crossover électrique aux dimensions comparables à celles d’un Toyota RAV4. Cette stratégie vise clairement à se positionner sur le segment occupé par la Tesla Model Y, l’un des véhicules électriques les plus vendus au monde.
Le contexte actuel du marché rend ce pari particulièrement risqué. L’échec récent de Fisker, qui a définitivement fermé ses portes en 2024, pourrait refroidir de nombreux acheteurs potentiels, désormais plus méfiants envers les jeunes marques à la situation financière fragile.
Le tableau comparatif ci-dessous montre l’écart abyssal entre Faraday Future et certains de ses concurrents :
| Constructeur | Année de création | Ventes en 2024 | Situation financière |
|---|---|---|---|
| Faraday Future | 2014 | 4 véhicules | Pertes de plusieurs dizaines de millions par trimestre |
| Tesla | 2003 | 1,7 million | Rentable malgré des défis récents |
| BYD | 2003 (division auto) | Plus de 1,8 million (électriques) | Forte croissance et profits |
| Xpeng | 2014 | Plus de 140 000 | En phase de développement |
Le destin de Faraday Future n’est pas encore scellé, mais la fenêtre d’opportunité se rétrécit rapidement. Si la nouvelle gamme FX ne rencontre pas le succès espéré, la marque risque de rejoindre la liste des startups automobiles dont les ambitions se sont heurtées à la dure réalité du marché. Le pari est risqué mais la diversification vers des segments plus abordables pourrait représenter la dernière chance de survie pour cette entreprise qui n’a pas su transformer ses promesses en réussites commerciales.
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