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Pourquoi l’indicateur d’autonomie de votre voiture électrique vous trompe

Albert Lecoq

L’autonomie de nos véhicules est devenue un sujet central. Vous regardez peut-être ce chiffre sur votre tableau de bord, en vous demandant : puis-je vraiment compter dessus ? Décryptons ensemble ce mystère.

Autonomie électrique : une promesse à nuancer

Si les constructeurs mettent en avant l’autonomie totale suivant la norme WLTP, celle-ci peut s’avérer trompeuse. Par exemple, une voiture électrique affichant 60 kWh de capacité et une consommation de 20,0 kWh/100 km promet en théorie 300 km d’autonomie. Mais sur autoroute, avec 50 % de charge restante et une consommation qui grimpe à 23 kWh/100 km, l’autonomie chute dramatiquement à 130 km. Des chiffres qui changent la donne, n’est-ce pas ?

Les algorithmes prennent en compte de multiples variables pour calculer l’autonomie : consommation récente, température extérieure, utilisation d’accessoires, et même votre style de conduite. Les résultats varient d’un modèle à l’autre, avec des écarts significatifs révélés lors de nos tests. Certaines voitures, comme la Peugeot e-208, peuvent afficher une autonomie surévaluée de plus de 50 % par rapport à la distance réelle parcourue lorsque l’on change brutalement de style de conduite.

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A l’inverse, une Tesla Model 3 ne base pas l’indicateur d’autonomie restante sur ces facteurs mais simplement sur le pourcentage restant et la consommation en fonction de la norme WLTP. Tesla, cas à part, ne juge pas pertinent de fournir un kilométrage restant réel en permanence mais propose plutôt la simplicité en basant tout sur son planificateur d’itinéraire, bien plus précis pour savoir ce dont vous avez besoin pour arriver à destination.

Une question de perspective : l’autonomie estimée vs. la réalité

En comparant l’autonomie estimée à la distance réellement parcourue, nous avons observé des écarts conséquents. Lors d’un essai, la BMW i4 eDrive40 a affiché un écart de 7,4 % en surestiment l’autonomie, ce qui reste très correct, alors que la Peugeot e-208 a surpris avec un écart de plus de 50% sur un trajet autoroutier juste après un trajet urbain. Ces différences soulignent l’importance de comprendre comment chaque véhicule calcule et présente ses estimations d’autonomie.

Certaines marques optent pour des valeurs d’autonomie particulièrement optimistes pour séduire les acheteurs. Par exemple, une voiture pourrait afficher l’autonomie maximale WLTP après une recharge partielle, induisant ainsi les conducteurs en erreur. Nos mesures indiquent que, dans certaines conditions, l’autonomie réelle peut être inférieure de 40 % à l’autonomie WLTP annoncée.

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Opter pour la jauge en pourcentage : une meilleure alternative ?

Face à ces estimations parfois optimistes, privilégier la jauge en pourcentage peut s’avérer plus fiable. Elle offre une représentation plus linéaire et stable de l’autonomie restante, à l’instar de la jauge de batterie de nos smartphones. C’est avec l’habitude des trajets que l’on peut juger efficacement de l’autonomie réelle de notre monture électrique. Mais attention, la perte de capacité de la batterie au fil du temps peut aussi affecter la précision de cette jauge et de nos jugements.

Les chiffres d’autonomie sont à prendre avec prudence. Votre expérience personnelle, associée à une compréhension approfondie du comportement de votre voiture électrique, reste le meilleur baromètre pour évaluer l’autonomie réelle de votre compagnon de route électrifié.

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