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Révélations sur la dégradation des batteries Tesla : faut-il s’inquiéter ?

Alexandra Dujonc

Les batteries des voitures électriques font l’objet de nombreuses études et analyses, suscitant parfois des inquiétudes chez les consommateurs. Une récente étude sur les batteries lithium-fer-phosphate (LFP) utilisées dans certains modèles Tesla a notamment fait grand bruit. Plongeons dans les détails pour démêler le vrai du faux et comprendre les enjeux réels pour les propriétaires de véhicules électriques.

Les batteries LFP : un choix stratégique pour Tesla

Tesla a fait le choix d’équiper ses Model 3 et Model Y d’entrée de gamme avec des batteries LFP depuis 2021. Cette décision s’inscrit dans une tendance plus large de l’industrie automobile, qui voit dans cette technologie plusieurs avantages :

  • Un coût de production réduit, permettant de proposer des véhicules électriques plus abordables
  • Une meilleure tolérance aux charges fréquentes à 100%
  • Une durée de vie théorique plus longue
  • L’absence de cobalt, un métal dont l’extraction pose des problèmes éthiques et environnementaux

Ces batteries présentent toutefois un inconvénient : leur densité énergétique est inférieure à celle des batteries NMC (nickel-manganèse-cobalt). En clair, pour une même capacité, une batterie LFP sera plus volumineuse et plus lourde qu’une batterie NMC.

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L’étude qui fait débat : que dit-elle vraiment ?

L’étude publiée à l’été 2024 a attiré l’attention sur un point précis : l’impact du niveau de charge moyen sur la durée de vie des batteries LFP. Les chercheurs ont constaté que maintenir un état de charge élevé (entre 75% et 100%) accélérait la dégradation des cellules par rapport à une utilisation sur des plages de charge plus basses.

Voici les principaux résultats observés après 1400 cycles de charge/décharge (équivalant à environ 420 000 km pour une autonomie de 300 km par cycle) :

  • Utilisation entre 0% et 25% : 5% de dégradation
  • Utilisation entre 0% et 100% : 9% de dégradation
  • Utilisation entre 75% et 100% : 14% de dégradation

Ces chiffres peuvent sembler alarmants à première vue, mais il convient de les replacer dans leur contexte.

Faut-il changer ses habitudes de recharge ?

Avant de paniquer et de modifier radicalement vos habitudes de recharge, gardez à l’esprit plusieurs points importants :

1. L’étude porte sur un nombre de cycles extrêmement élevé, correspondant à une utilisation intensive sur plusieurs décennies pour un conducteur moyen.

2. Même dans le pire scénario (utilisation uniquement entre 75% et 100%), la perte d’autonomie après 420 000 km ne serait que de 42 km pour une batterie offrant initialement 300 km d’autonomie.

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3. Tesla recommande toujours de charger ses véhicules équipés de batteries LFP à 100% une fois par semaine. Cette recommandation n’est pas anodine et vise à permettre une calibration régulière du système de gestion de la batterie.

4. Les constructeurs automobiles ont tout intérêt à préserver la longévité des batteries, ne serait-ce que pour honorer leurs garanties (généralement 8 ans ou 160 000 km).

Adopter de bonnes pratiques sans obsession

Pour optimiser la durée de vie de votre batterie LFP sans sacrifier votre confort d’utilisation, voici quelques conseils simples :

1. Ne chargez pas systématiquement à 100% si ce n’est pas nécessaire pour votre usage quotidien.

2. Privilégiez une utilisation sur une large plage de charge plutôt que de rester constamment entre 75% et 100%.

3. Suivez les recommandations du constructeur concernant la fréquence des charges complètes (généralement une fois par semaine pour les batteries LFP).

4. Évitez les charges rapides trop fréquentes, qui peuvent générer plus de chaleur et accélérer le vieillissement de la batterie.

La réalité rassurante des batteries en usage réel

Les données collectées sur le terrain sont bien plus encourageantes que les scénarios pessimistes. Tesla rapporte une perte moyenne de capacité de seulement 15% après plus de 322 000 km d’utilisation pour l’ensemble de sa flotte.

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Une étude américaine récente a par ailleurs révélé que seules 2,5% des batteries de voitures électriques en circulation ont nécessité un remplacement. Ces chiffres témoignent de la fiabilité et de la durabilité des batteries modernes, y compris les LFP.

En fin de compte, les propriétaires de véhicules électriques peuvent rouler l’esprit tranquille. Les batteries actuelles sont conçues pour durer bien au-delà de la durée de vie moyenne d’une voiture. Avec des habitudes de recharge raisonnables et en suivant les recommandations du constructeur, vous maximiserez les performances et la longévité de votre batterie, qu’elle soit LFP ou d’une autre technologie.

L’évolution rapide des technologies de batteries promet par ailleurs des améliorations continues en termes de durabilité, de capacité et de vitesse de charge. Le futur de la mobilité électrique s’annonce donc sous les meilleurs auspices, avec des véhicules toujours plus performants et respectueux de l’environnement.

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