Honda mise sur l’hybride alors que tout le monde ne jure que par l’électrique
Honda redéfinit sa stratégie électrifiée aux États-Unis en privilégiant les SUV hybrides grand format plutôt que les véhicules 100% électriques […]
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Le constructeur japonais Toyota change de stratégie pour rendre ses voitures électriques plus accessibles. Face à la concurrence chinoise qui propose des véhicules à des tarifs défiant toute concurrence, la marque nippone s’appuie désormais sur la production locale chinoise pour réduire drastiquement ses coûts de fabrication. Cette approche pragmatique intervient à un moment où Toyota reste encore prudent vis-à-vis de l’électrification massive de sa gamme.
Le marché chinois des véhicules électriques connaît une croissance phénoménale, avec des constructeurs locaux qui proposent des modèles à des prix particulièrement attractifs. Toyota, qui avait longtemps privilégié la technologie hybride, se retrouve dans l’obligation d’adapter son approche pour rester compétitif. Le constructeur a donc fait le choix de produire localement pour bénéficier des avantages économiques que représente la Chine.
Cette stratégie s’illustre parfaitement avec le nouveau SUV électrique BZ3x, fruit de la collaboration entre Toyota et GAC. Ce véhicule, destiné exclusivement au marché chinois pour l’instant, affiche un prix de départ d’environ 15 000 euros. Un tarif qui positionne ce modèle comme la voiture électrique la plus abordable de la gamme Toyota, et qui s’explique par une approche radicalement différente de la production.
Le cœur de cette stratégie repose sur l’utilisation de composants produits localement. Le moteur électrique du BZ3x, bien que conçu par la société japonaise Nidec, est entièrement fabriqué en Chine. Cette approche permet de réduire considérablement les coûts de transport et de bénéficier des avantages compétitifs du marché chinois.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon Mitsuya Kishida, président de Nidec, 99% des matériaux et pièces composant le moteur proviennent directement de Chine. Cette intégration locale maximale explique en grande partie pourquoi Toyota peut proposer son SUV électrique à un prix aussi compétitif. La production chinoise présente plusieurs avantages économiques majeurs :
Les ventes du BZ3x confirment que cette stratégie tarifaire porte ses fruits. Le SUV électrique de Toyota a réussi l’exploit de devenir le véhicule étranger le plus vendu en Chine dès son deuxième mois de commercialisation complet en mai 2025. Cette performance s’est confirmée en juin avec 6 030 unités vendues, portant le total à 20 000 exemplaires depuis le lancement.
Ces résultats sont d’autant plus remarquables qu’ils interviennent sur un marché chinois dominé par les constructeurs locaux comme BYD, Geely ou encore NIO. Le succès du BZ3x démontre qu’une approche tarifaire agressive peut permettre aux marques étrangères de reconquérir des parts de marché, même face à une concurrence locale particulièrement dynamique.
Si le BZ3x cartonne en Chine, son arrivée potentielle en Europe soulève des questions importantes. Les droits de douane imposés par l’Union européenne sur les véhicules produits en Chine modifieraient considérablement l’équation économique. Ces taxes, qui peuvent atteindre des niveaux significatifs, réduiraient l’avantage concurrentiel du modèle sur le marché européen.
Le prix du BZ3x devrait donc être revu à la hausse pour une éventuelle commercialisation européenne. Cette situation illustre parfaitement les défis auxquels font face les constructeurs qui cherchent à optimiser leurs coûts de production tout en naviguant dans un environnement commercial et réglementaire complexe.
| Marché | Prix estimé BZ3x | Contraintes |
|---|---|---|
| Chine | 15 000 euros | Production locale |
| Europe (hypothétique) | Prix majoré | Droits de douane |
Le positionnement tarifaire du BZ3x représente un défi direct pour des modèles comme la Tesla Model Y, qui coûte actuellement deux fois plus cher en Chine. Cette pression concurrentielle pousse l’ensemble de l’industrie à repenser ses stratégies de prix et de production.
Le gouvernement chinois surveille attentivement cette guerre des prix et envisage la mise en place d’un tarif plancher pour éviter une spirale déflationniste qui pourrait nuire à l’ensemble de l’écosystème automobile. Cette réglementation potentielle vise à préserver la rentabilité des constructeurs tout en maintenant une concurrence saine sur le marché des véhicules électriques.
L’approche de Toyota avec le BZ3x illustre parfaitement les mutations en cours dans l’industrie automobile. En s’appuyant sur la production chinoise pour réduire ses coûts, le constructeur japonais montre qu’il est possible de proposer des véhicules électriques accessibles sans sacrifier la qualité. Cette stratégie pourrait bien inspirer d’autres constructeurs dans leur quête d’une électrification rentable et accessible au plus grand nombre.
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