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Tuning Tesla : la promesse de gagner 50 chevaux est-elle réaliste ?

Philippe Moureau

Le monde de l’automobile électrique ne cesse de nous surprendre. Alors que Tesla domine le marché avec ses véhicules déjà surpuissants, une nouvelle tendance émerge : le tuning des voitures électriques. Vous avez bien lu, même les bolides à batteries n’échappent pas à la quête perpétuelle de performances. Mais attention, tout ce qui brille n’est pas or, surtout quand il s’agit de chevaux électroniques.

La course à la puissance : un phénomène inévitable ?

L’histoire se répète. Comme pour les voitures thermiques, certains propriétaires de Tesla ne se contentent pas des performances d’usine, pourtant déjà impressionnantes. Ils rêvent de 0 à 100 km/h encore plus fulgurants et d’accélérations capables de coller leurs passagers au siège. Cette quête de puissance, bien que discutable, n’est pas nouvelle.

Mais le tuning d’une voiture électrique est-il comparable à celui d’un moteur à combustion ? Pas vraiment. Les enjeux et les techniques diffèrent radicalement. Là où un préparateur classique jouait sur l’admission d’air ou l’injection de carburant, les “tuneurs” de Tesla s’attaquent à des lignes de code et des paramètres électroniques.

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Les promesses alléchantes des préparateurs

Des entreprises comme BR-Performance se sont engouffrées dans cette brèche, proposant des gains de puissance alléchants pour différents modèles Tesla. Leurs offres semblent à première vue séduisantes :

  • Un gain uniforme de 50 chevaux sur tous les modèles
  • Un tarif fixe de 1490 euros, pose et test sur banc inclus
  • La promesse de ne pas toucher au couple pour préserver la fiabilité

Ces chiffres font rêver, mais méritent qu’on s’y attarde. Prenons l’exemple de la Model 3 Performance ancienne génération (avant 2024). BR-Performance annonce une augmentation de 506 à 556 chevaux. Impressionnant sur le papier, mais en réalité, Tesla revendique déjà 534 chevaux pour ce modèle. Le gain réel serait donc de seulement 22 chevaux, loin des 50 promis.

Plus troublant encore, pour certains modèles comme la Model Y Performance, le “tuning” aboutirait même à une perte de puissance théorique de 29 chevaux ! Ces incohérences soulèvent de sérieuses questions sur la fiabilité de ces modifications.

Les risques cachés du tuning électrique

Modifier l’électronique d’une Tesla n’est pas un acte anodin. Contrairement aux voitures thermiques où les interventions sont plus “mécaniques”, ici on touche au cœur du système nerveux du véhicule. Les risques sont multiples :

  • Perte de la garantie constructeur : Tesla pourrait refuser toute prise en charge en cas de problème
  • Problèmes d’assurance : votre contrat pourrait être invalidé en cas de modification non déclarée
  • Instabilité du système : les algorithmes de gestion de l’énergie sont complexes, les modifier peut entraîner des comportements imprévus
  • Dégradation accélérée de la batterie : solliciter plus de puissance peut réduire la durée de vie des cellules
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De plus, n’oublions pas que Tesla propose régulièrement des mises à jour logicielles améliorant les performances. Ces mises à jour pourraient entrer en conflit avec les modifications apportées par les préparateurs.

L’autonomie, victime collatérale de la puissance

Un aspect crucial souvent négligé dans ces promesses de tuning est l’impact sur l’autonomie. Contrairement aux voitures thermiques où l’on peut jouer sur l’efficacité du moteur, l’équation est simple pour une électrique : plus de puissance = plus de consommation.

Ainsi, même si vous gagnez quelques chevaux, vous risquez de perdre en autonomie. Sur une Tesla Model 3 Long Range par exemple, passer de 434 à 484 chevaux pourrait facilement vous faire perdre 20 à 30 km d’autonomie en utilisation normale, voire plus si vous exploitez pleinement cette puissance supplémentaire.

Est-ce vraiment un bon calcul quand on sait que l’autonomie reste l’une des principales préoccupations des conducteurs de véhicules électriques ?

Tesla contre-attaque avec ses propres améliorations

Face à cette tendance du tuning, Tesla n’est pas resté les bras croisés. Le constructeur propose désormais ses propres mises à jour payantes pour améliorer les performances de certains modèles. La différence ? Ces améliorations sont officielles, testées, et n’impactent pas la garantie.

Plus intéressant encore, Tesla se concentre sur l’amélioration de l’autonomie plutôt que sur la pure puissance. Aux États-Unis, des mises à jour permettant d’augmenter l’autonomie des Model Y et Model 3 sont déjà disponibles, avec une extension prévue en Europe d’ici la fin de l’année.

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Cette approche semble plus pertinente et responsable. Plutôt que de chercher à grappiller quelques chevaux supplémentaires, Tesla travaille sur l’efficience globale de ses véhicules, un paramètre bien plus crucial pour l’adoption massive des voitures électriques.

Le tuning des Tesla, bien que séduisant sur le papier, soulève plus de questions qu’il n’apporte de réponses. Entre promesses difficiles à tenir, risques pour votre véhicule et votre portefeuille, et gains réels discutables, la prudence est de mise.

Plutôt que de chercher à modifier votre Tesla, pourquoi ne pas explorer pleinement ses capacités d’origine ? Après tout, avec des accélérations déjà capables de vous coller au siège et des performances largement suffisantes pour un usage quotidien, peut-être que la vraie innovation réside dans l’apprentissage d’une conduite plus efficiente et respectueuse de votre véhicule électrique.

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