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Les Français tournent le dos aux voitures électriques : les chiffres chocs

Albert Lecoq

Les derniers chiffres de la Plateforme Automobile (PFA) dévoilent une réalité préoccupante : les Français peinent à adopter la mobilité zéro émission. La baisse de 2,6 % des immatriculations de voitures électriques en 2024 sonne comme un signal d’alarme pour l’industrie automobile française, alors que l’échéance cruciale de 2035 se rapproche inexorablement.

Une défiance massive envers l’électrification

Le sondage CSA pour la PFA, réalisé auprès de 3 000 personnes, révèle des chiffres stupéfiants : seuls 27 % des Français adhèrent à la fin programmée des moteurs thermiques. Plus frappant encore, 37 % se déclarent “électro-sceptiques”, manifestant une opposition ferme à cette transition. La catégorisation des attitudes face à l’électrique se décompose ainsi :

  • “Électro-sceptiques” : 37 % des sondés
  • “Électro-prudents” : 25 % des répondants
  • “Électro-enthousiastes” : 16 % d’adeptes convaincus
  • “Détachés du volant” : 11 % d’indifférents
  • “Électro-allergiques” : 11 % d’opposants catégoriques

Le paradoxe des aides financières méconnues

Un constat ahurissant émerge de l’étude : 73 % des Français ignorent l’existence des aides à l’achat comme le bonus écologique. Cette méconnaissance massive des dispositifs de soutien financier constitue un frein majeur à l’adoption des véhicules électriques. La transparence sur les prix de recharge pose également problème, alimentant les craintes des consommateurs potentiels.

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Le défaut d’information se traduit par des idées reçues tenaces : 62 % des sondés pensent, à tort, que rouler en électrique coûte plus cher qu’en thermique. Cette perception persiste malgré l’annonce d’une baisse de 15 % du prix de l’électricité prévue pour février 2025.

L’enjeu crucial de l’industrie automobile française

Les constructeurs français font face à un défi colossal : atteindre 25 % de ventes électriques en 2025, puis 50 % en 2030 pour respecter la réglementation CAFE. Ces objectifs semblent aujourd’hui difficilement atteignables au vu du scepticisme ambiant. Pourtant, Gilles Le Borgne, ex-directeur technique de Renault, rappelle une réalité environnementale incontestable : “une voiture électrique familiale émet 3 à 4 fois moins de CO2 qu’une thermique sur l’ensemble de son cycle de vie”.

Le paradoxe de l’attachement automobile

L’étude révèle un attachement profond des Français à l’automobile : 80 % s’y déclarent attachés et 83 % la considèrent indispensable. L’industrie automobile française conserve une image positive auprès de 78 % des sondés. Ce capital confiance pourrait servir de levier pour accélérer la transition, à condition d’accompagner efficacement les consommateurs dans ce changement majeur.

La fracture entre les ambitions européennes et la réalité du terrain nécessite une réponse urgente. L’arrivée de nouveaux modèles plus accessibles comme la R5 électrique, la Hyundai Inster ou la Leapmotor T03 pourrait amorcer un changement, mais le chemin vers l’acceptation massive des véhicules électriques reste semé d’embûches.

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