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Le marché des batteries au lithium connaît une transformation spectaculaire depuis une décennie. En 2025, la mainmise chinoise sur ce secteur stratégique atteint des proportions inédites, redessinant complètement le paysage de la mobilité électrique mondiale.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la Chine contrôle désormais 80% de la production mondiale de batteries au lithium. Cette position dominante s’est construite progressivement, passant de 50% en 2015 à une quasi-hégémonie en 2025. La production globale a explosé, atteignant 1 400 gigawattheures (GWh) en 2024, contre seulement 42 GWh dix ans plus tôt.
Deux géants chinois se partagent le gros du marché :
Le succès chinois repose sur une approche globale et méthodique. Le pays contrôle l’ensemble de la chaîne de valeur, de l’extraction des matières premières à la production finale. La Chine dispose d’accords privilégiés avec les pays producteurs de lithium, cobalt et manganèse. Cette maîtrise des ressources s’accompagne d’une expertise technologique pointue dans le traitement des matériaux.
Le programme “Made in China 2025” lancé par Xi Jinping illustre parfaitement cette vision stratégique. Ce plan ambitieux a permis au pays de devenir leader dans 5 technologies clés sur 13 secteurs ciblés. Les batteries au lithium représentent l’un des plus grands succès de cette initiative.
Face à cette domination, les autres acteurs mondiaux peinent à exister. L’Europe, l’Amérique du Nord et la Corée du Sud se contentent chacun de 6 à 7% du marché mondial. Même des entreprises réputées comme LG ou Samsung ne parviennent pas à rivaliser avec les mastodontes chinois.
| Région | Part de marché | Capacité de production (GWh) |
|---|---|---|
| Chine | 80% | 1120 |
| Europe | 7% | 98 |
| Amérique du Nord | 6% | 84 |
| Corée du Sud | 7% | 98 |
Cette suprématie chinoise façonne directement l’industrie automobile électrique. Les constructeurs du monde entier dépendent des batteries chinoises pour leurs véhicules. Le secteur automobile représente désormais 57% de la demande mondiale en batteries. Cette dépendance soulève des questions stratégiques majeures pour les pays occidentaux, contraints de composer avec cette réalité industrielle.
L’expertise chinoise dans la production de batteries s’étend au-delà du secteur automobile, englobant smartphones, ordinateurs portables et systèmes de stockage d’énergie. Cette diversification renforce encore la position dominante du pays dans l’écosystème énergétique mondial.
Face à cette dépendance grandissante, les États-Unis et l’Union européenne cherchent à renforcer leur souveraineté énergétique. Le plan américain “Inflation Reduction Act” (IRA) prévoit des subventions massives pour inciter la production locale de batteries et réduire l’influence chinoise. De son côté, l’Europe mise sur des “gigafactories” financées par des consortiums publics et privés, avec des acteurs comme Northvolt en Suède et ACC en France. Toutefois, ces initiatives restent limitées par des coûts de production élevés et une dépendance persistante aux matières premières asiatiques.
Pour diversifier les sources d’approvisionnement, de nouveaux partenariats émergent avec des pays riches en ressources, comme l’Australie, le Canada et l’Indonésie. Ces nations cherchent à tirer profit de la demande croissante tout en développant leur propre industrie de transformation. Cependant, la Chine conserve une longueur d’avance grâce à son contrôle des chaînes d’extraction et de raffinage, rendant toute indépendance à court terme difficile pour les concurrents occidentaux.
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