Sur cette autoroute française, les voitures électriques se rechargent toutes seules en roulant
Sur l’autoroute A10 au sud-ouest de Paris, une expérimentation unique au monde transforme votre trajet en séance de recharge. Depuis […]
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Alors que les voitures électriques continuent leur progression sur le marché automobile mondial, une nouvelle préoccupation émerge dans l’ombre de cette révolution verte. Au-delà des défis techniques liés à l’autonomie ou à la densité du réseau de recharge, c’est désormais la cybersécurité qui s’invite dans l’équation. Les bornes de recharge, maillon essentiel de l’écosystème électrique, deviennent une cible privilégiée pour les pirates informatiques, menaçant potentiellement des millions d’utilisateurs et l’infrastructure énergétique nationale.
Le récent rapport “Automotive & Smart Mobility Global Cybersecurity Report 2025” d’Upstream dévoile des chiffres inquiétants. En 2024, pas moins de 409 cyberattaques ont ciblé le secteur automobile et la mobilité intelligente aux États-Unis, contre 295 en 2023, représentant une augmentation de 39% en seulement un an. Plus préoccupant encore, la proportion d’attaques visant spécifiquement les infrastructures de recharge est passée de 4% à 6% sur la même période.
Cette hausse n’est pas le fruit du hasard. L’interconnexion croissante des dispositifs de recharge avec les véhicules, les applications mobiles et le réseau électrique crée un terrain fertile pour les cybercriminels. Chaque point de connexion représente une porte d’entrée potentielle pour des attaques aux conséquences potentiellement dévastatrices.
Selon Shira Sarid-Hausirer, vice-présidente du marketing d’Upstream, “Ce n’est pas nécessairement le nombre d’appareils qui pose problème, mais leur connectivité et leur interconnexion qui augmentent considérablement les risques”. Une affirmation qui souligne la vulnérabilité inhérente à notre écosystème de mobilité de plus en plus digitalisé.
L’étude met en lumière l’ampleur potentielle de ces attaques informatiques. Les chiffres font froid dans le dos : 37% des cyberattaques identifiées auraient pu affecter simultanément des milliers d’objets connectés. Plus alarmant encore, 59% d’entre elles possédaient le potentiel de se propager rapidement à des millions d’appareils, incluant véhicules, applications, bornes de recharge et autres éléments de l’écosystème de mobilité électrique.
Une borne piratée ne signifie pas seulement un point de recharge hors service. Les implications peuvent être bien plus graves :
Cette dernière possibilité représente sans doute la menace la plus sérieuse. Une simulation d’attaque sur le réseau électrique utilisant les bornes de recharge a été menée l’année dernière. Les résultats, décrits comme “préoccupants” par les chercheurs, démontrent “la faisabilité et la sévérité de telles attaques, qui impactent tous les consommateurs reliés au réseau en causant d’énormes pertes financières.”
Les experts en cybersécurité ont identifié trois zones particulièrement vulnérables dans l’infrastructure de recharge des véhicules électriques :
| Zone de vulnérabilité | Description | Risques potentiels |
|---|---|---|
| Réseau de recharge | L’infrastructure connectant les différentes bornes entre elles | Attaques DDoS, manipulation à distance, dysfonctionnements coordonnés |
| Interface borne-véhicule | La connexion établie entre la borne et le véhicule lors de la recharge | Vol de données véhicule, manipulation des paramètres de charge, endommagement de la batterie |
| Connexion borne-réseau électrique | L’intégration des bornes au réseau électrique national | Déstabilisation du réseau, coupures de courant massives, surcharges |
Parmi ces trois zones, c’est la connexion au réseau électrique qui suscite le plus d’inquiétudes. Elle fait l’objet de “plus de commentaires officiels et de recherche” selon les experts, en raison de son potentiel de dommages à grande échelle. Une attaque réussie pourrait théoriquement provoquer des perturbations majeures sur l’ensemble du réseau électrique d’une région, voire d’un pays entier.
Les conséquences économiques de telles cyberattaques seraient considérables. Une paralysie, même partielle, du réseau de recharge pourrait engendrer :
– Des pertes directes pour les opérateurs de bornes estimées à plusieurs millions d’euros par jour
– Des coûts de réparation et de mise à niveau des systèmes atteignant les centaines de millions d’euros
– Une perte de confiance des consommateurs dans la mobilité électrique
Pour les utilisateurs de voitures électriques, l’impact serait immédiat : impossibilité de recharger, risque d’immobilisation, et potentiellement des dommages sur leurs véhicules en cas d’attaque ciblant les paramètres de charge. Dans un contexte où l’autonomie reste une préoccupation majeure pour de nombreux conducteurs, l’idée que les bornes puissent devenir inaccessibles suite à une cyberattaque pourrait freiner l’adoption des véhicules électriques.
Face à ces menaces croissantes, l’industrie et les pouvoirs publics commencent à réagir. De nouvelles normes de cybersécurité spécifiques aux infrastructures de recharge sont en cours d’élaboration au niveau européen et international. Ces standards imposeront des exigences strictes en matière de protection des données, d’authentification et de mise à jour des logiciels.
Les constructeurs automobiles et les opérateurs de bornes investissent également dans des technologies de sécurisation avancées :
Ces mesures, bien que nécessaires, représentent un défi technique et financier considérable. Le coût moyen de sécurisation d’une borne de recharge rapide est estimé entre 1 500 et 3 000 euros, une somme qui pourrait se répercuter sur le prix de la recharge pour les utilisateurs finaux.
La formation des utilisateurs constitue également un axe de défense important. Des gestes simples comme vérifier l’aspect physique des bornes avant utilisation, utiliser des applications officielles pour la recharge, ou surveiller ses relevés bancaires après chaque utilisation peuvent limiter les risques d’être victime d’une fraude.
À l’heure où la transition vers la mobilité électrique s’accélère, la sécurisation de l’infrastructure de recharge devient un enjeu stratégique. La course entre pirates informatiques et experts en cybersécurité ne fait que commencer, avec à la clé la confiance des utilisateurs dans cette nouvelle forme de mobilité. Une bataille silencieuse mais cruciale qui se joue désormais dans l’ombre de la révolution électrique.
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