Une nouvelle alliance pourrait bien redéfinir les contours de l’industrie automobile qui est en pleine mutation. Waymo, la filiale d’Alphabet (Google) spécialisée dans la conduite autonome, serait en pourparlers avancés avec le géant sud-coréen Hyundai pour développer la prochaine génération de robotaxis. Cette collaboration potentielle soulève de nombreuses questions sur l’avenir de la mobilité urbaine et les défis technologiques à relever.
Un partenariat stratégique pour contourner les barrières douanières
Selon des sources proches du dossier, Waymo chercherait à s’associer avec Hyundai pour intégrer sa technologie de conduite autonome de sixième génération dans le crossover électrique Ioniq 5. Cette démarche s’inscrirait dans une stratégie visant à contourner les récentes mesures protectionnistes imposées par les États-Unis sur les véhicules électriques en provenance de Chine.
En effet, Waymo avait initialement prévu d’utiliser le minivan Zeekr CM1e pour sa flotte de robotaxis nouvelle génération. Cependant, l’imposition de droits de douane de 100% sur les véhicules chinois a contraint l’entreprise à revoir ses plans. Le choix de Hyundai comme partenaire potentiel n’est pas anodin : le constructeur sud-coréen dispose d’une solide implantation aux États-Unis et d’une expertise reconnue dans le domaine des véhicules électriques.
Une technologie de pointe pour des performances inégalées
Le système de conduite autonome de sixième génération développé par Waymo représente une avancée majeure dans le domaine. Voici un aperçu de ses caractéristiques impressionnantes :
13 caméras haute résolution
4 lidars pour une détection précise des obstacles
6 radars pour une perception à 360 degrés
Des récepteurs audio externes pour capter les sons environnants
Cette combinaison de capteurs permet une perception à 360 degrés jusqu’à 500 mètres de distance, de jour comme de nuit, et dans diverses conditions météorologiques. La puissance de calcul embarquée traite en temps réel toutes ces données pour prendre des décisions de conduite optimales.
Comparée à la génération précédente, cette nouvelle plateforme offre une autonomie accrue et des capacités de traitement nettement supérieures. Elle pourrait ainsi permettre aux futurs robotaxis de Waymo de naviguer dans des environnements urbains complexes avec une efficacité et une sécurité sans précédent.
Un bilan sécuritaire prometteur malgré quelques controverses
Waymo met en avant des statistiques impressionnantes pour démontrer la fiabilité de sa technologie. L’entreprise affirme que ses véhicules autonomes ont parcouru plus de 35 millions de kilomètres avec des passagers à bord jusqu’en juin 2024. Comparés aux conducteurs humains, les robotaxis Waymo auraient provoqué :
84% de moins d’accidents avec déploiement d’airbags
Ces chiffres sont certes encourageants, mais l’entreprise n’est pas à l’abri des controverses. La National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) mène actuellement une enquête sur plusieurs collisions impliquant des véhicules Waymo et sur d’éventuelles infractions au code de la route.
Pour rassurer le public et les autorités, Waymo a pris l’initiative de publier régulièrement des données de sécurité détaillées. Cette transparence vise à instaurer un climat de confiance autour de la technologie de conduite autonome, encore perçue avec méfiance par une partie de la population.
Un déploiement progressif dans les grandes métropoles américaines
Actuellement, Waymo opère sa flotte de robotaxis dans quatre grandes villes américaines : San Francisco, Phoenix, Los Angeles et Austin. Ces véhicules, basés sur le Jaguar I-Pace électrique et équipés du système de conduite autonome Waymo, transportent des passagers sur des itinéraires prédéfinis.
Il est important de noter que Waymo est à ce jour la seule entreprise autorisée à déployer légalement des véhicules autonomes de niveau 4 sur les routes publiques aux États-Unis. Ce niveau d’autonomie signifie que le véhicule peut fonctionner sans intervention humaine dans des zones géographiques spécifiques et dans des conditions prédéfinies.
Le partenariat potentiel avec Hyundai pourrait accélérer le déploiement de ces robotaxis dans d’autres villes américaines, voire à l’international. L’utilisation du Ioniq 5 comme plateforme offrirait à Waymo un véhicule moderne, spacieux et parfaitement adapté aux exigences du transport urbain autonome.
Malgré les progrès impressionnants réalisés par Waymo et d’autres acteurs du secteur, le chemin vers une adoption généralisée des robotaxis reste semé d’embûches. Parmi les principaux défis à relever :
La réglementation : Les législateurs doivent adapter le cadre juridique pour permettre une exploitation sûre et efficace des véhicules autonomes à grande échelle.
L’acceptation du public : Il faut convaincre les utilisateurs de la fiabilité et de la sécurité de cette technologie.
L’infrastructure : Les villes devront adapter leurs infrastructures routières pour faciliter la circulation des véhicules autonomes.
La cybersécurité : La protection des données et la prévention des piratages sont des enjeux cruciaux pour garantir la sécurité des passagers.
Le partenariat entre Waymo et Hyundai, s’il se concrétise, pourrait apporter des réponses innovantes à ces défis. L’expertise de Hyundai dans la production de masse de véhicules électriques, combinée à la technologie de pointe de Waymo, pourrait accélérer la démocratisation des robotaxis et transformer radicalement nos habitudes de mobilité urbaine.
Alors que nous entrons dans une nouvelle ère de la mobilité, l’alliance potentielle entre Waymo et Hyundai illustre parfaitement la convergence entre les géants de la tech et les constructeurs automobiles traditionnels. Cette synergie pourrait bien être la clé pour surmonter les obstacles techniques, réglementaires et sociétaux qui freinent encore l’avènement des véhicules autonomes dans nos villes.
Rédigé par François Zhang-Ming
J'ai toujours montré un vif intérêt pour les sciences et les technologies dès mon plus jeune âge. Je possède une double culture, chinoise par ma mère et française par mon père mais aussi par mes études, ce qui me permet d'être très familier avec les innovations technologiques de l'extrême orient.
Le constructeur chinois BYD, leader mondial des véhicules électriques, s’apprête à lancer son deuxième navire porte-voitures géant. Cette nouvelle étape […]
Réagissez à l'article
