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De 500 à 200 kilomètres : ces voitures électriques perdent toute leur autonomie une fois sur la route

Albert Lecoq

L’autonomie des voitures électriques représente un critère décisif pour les automobilistes envisageant de faire le grand saut vers l’électromobilité. En effet, avec des chiffres d’autonomie souvent mis en avant par les constructeurs, dépassant les 600 kilomètres par charge, la promesse d’une traversée de la France sans arrêt se fait séduisante. Mais qu’en est-il réellement lorsque ces véhicules sont confrontés à des trajets autoroutiers, favoris des Français pour les longs déplacements ?

L’autonomie affichée vs l’autonomie réelle : un écart significatif

Les performances en matière d’autonomie des véhicules électriques sont fréquemment vantées dans les publicités, avec des capacités de batterie supérieures à 80 ou 90 kWh suggérant la possibilité de longs trajets sans recharge. Cependant, ces chiffres optimistes cachent une réalité plus complexe, notamment lorsqu’il s’agit de conduite sur autoroute.

La consommation énergétique d’une voiture électrique s’accroît significativement sur autoroute, où la vitesse constante et élevée, combinée à l’absence de possibilités de récupération d’énergie par freinage régénératif, entraîne une diminution marquée de l’autonomie. Par exemple, sur autoroute à 130 km/h, une voiture électrique peut consommer jusqu’à 30 kWh aux 100 kilomètres pour les modèles les plus énergivores, avec une moyenne située entre 20 et 25 kWh aux 100 kilomètres pour la plupart des modèles, un chiffre qui réduit de façon notable la distance parcourable sans recharge.

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Des exemples concrets : de l’optimisme à la réalité

Le nouveau Renault Scenic, électrifié et transformé en SUV familial, promet sur le papier une autonomie de 625 kilomètres grâce à sa batterie de 87 kWh. Une capacité qui, en théorie, permettrait de relier Bordeaux à Marseille sans escale. Cependant, cette autonomie chute à environ 360 kilomètres de 100% à 0% de batterie en conditions autoroutières à 130 km/h. Une distance à peine suffisante pour atteindre Lyon depuis Marseille, sans recharges certes, mais en arrivant avec la batterie totalement vidée.

La Tesla Model Y, leader des ventes mondiales en 2023, voit son autonomie maximale de 455 kilomètres grâce à sa batterie estimée d’environ 60 kWh dans sa version Propulsion homologuée en cycle mixte réduite à 220 kilomètres sur autoroute entre 2 recharges de 10 à 80% avec une consommation moyenne de 19 kWh aux 100 kilomètres.

Le Peugeot e-3008 dans sa version 73 kWh, avec son poids conséquent de 2,2 tonnes, subit une réduction de son autonomie de 43%, passant à seulement 210 kilomètres sur autoroute également entre 2 recharges, sa consommation ayant été mesurée à 24,3 kWh aux 100 kilomètres. Les SUV, avec leur gabarit plus imposant moins aérodynamique et leur poids plus élevé, sont particulièrement affectés par ce phénomène.

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Une Tesla Model 3, par exemple, est capable dans des conditions favorables d’atteindre une consommation de 17 kWh aux 100 kilomètres à 130 km/h sur autoroute ce qui donne une autonomie entre 2 recharges de 10 à 80% de plus de 300 km dans sa version Grande Autonomie, ce qui dépasse largement la durée de conduite recommandée entre 2 pauses.

Cette réalité impose aux conducteurs de véhicules électriques une planification accrue de leurs trajets, avec potentiellement plusieurs arrêts pour recharge, particulièrement onéreux sur les aires d’autoroutes.

Un impact à ne pas négliger

Pour résumer, la conduite autoroutière impacte donc grandement l’autonomie des voitures électriques :

  • Augmentation de la consommation énergétique et donc réduction significative de l’autonomie
  • Nécessité de planifier des recharges additionnelles
  • Coûts plus élevés de recharge sur autoroute qu’à domicile

Ces éléments démontrent l’importance pour les futurs acheteurs de véhicules électriques de considérer non seulement les chiffres d’autonomie fournis par les constructeurs mais également l’impact du type de route sur ces derniers.

En effet, nous avons vu que malgré le fait qu’un véhicule électrique peut annoncer une autonomie homologuée WLTP supérieure à un autre, cela ne signifie pas qu’il pourra parcourir plus de distance sur autoroute. Dans des conditions similaires, une Tesla Model 3 dans sa version Propulsion annonçant 513 km d’autonomie pourra en réalité parcourir beaucoup plus de kilomètres sur autoroute qu’un Peugeot e-3008 qui annonce 525 km de son côté.

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Une approche réaliste et informée permettra une transition plus harmonieuse vers l’électromobilité, avec une compréhension claire des limitations et des opportunités offertes par ces technologies avancées.

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