Le constructeur chinois MG Motor poursuit son offensive sur le marché européen avec son dernier modèle : le MGS5 EV. Après avoir fait mouche avec la MG4, la marque applique la même recette gagnante à son nouveau SUV électrique familial. Une approche pragmatique qui privilégie l’essentiel pour maintenir des tarifs compétitifs. Déjà disponible au Royaume-Uni, ce modèle arrivera en France en mai 2025. Voici notre analyse détaillée de ce nouveau challenger qui pourrait bien rebattre les cartes du segment.
Un design conventionnel mais efficace
Le MGS5 EV adopte un style relativement consensuel qui ne cherche pas à révolutionner les codes esthétiques du segment. Sa face avant présente néanmoins quelques éléments distinctifs avec des projecteurs à deux niveaux qui évoquent vaguement certains modèles premium allemands. Les feux de jour LED occupent la partie supérieure tandis que les projecteurs principaux sont intégrés plus bas dans le bouclier.
La silhouette générale reste classique avec ses 4,47 mètres de long, 1,85 mètre de large et 1,62 mètre de haut. Des dimensions qui le positionnent idéalement dans le segment C-SUV, en concurrence directe avec les Renault Scenic E-Tech et autres VolkswagenID.4. Les jantes adoptent un design spécifique “aéro” pour optimiser l’efficience énergétique, tandis que l’arrière se distingue par un bandeau lumineux traversant rappelant celui de la MG4.
MG a clairement privilégié l’efficience à l’exubérance stylistique, avec des plastiques noirs sur les passages de roue et des poignées de porte conventionnelles. Un choix pragmatique qui s’inscrit parfaitement dans la philosophie de la marque : proposer l’essentiel sans superflu pour contenir les coûts.
Un habitacle en nette progression
À l’intérieur, le MGS5 EV marque une évolution significative par rapport à la MG4. L’ambiance à bord gagne en chaleur et en qualité perçue, notamment grâce à un choix de matériaux et de coloris plus travaillés. L’ergonomie bénéficie d’une approche plus moderne avec une instrumentation numérique de 10,25 pouces face au conducteur et un écran central tactile de 12,8 pouces pour la gestion des différentes fonctionnalités.
L’équipement s’annonce généreux, particulièrement sur la finition Trophy qui intègre :
Un chargeur de smartphone à induction
Une caméra 360° pour faciliter les manœuvres
Un hayon électrique mains libres
Sept airbags incluant un airbag central
Des systèmes d’aide à la conduite complets (surveillance d’angles morts, alerte de collision en marche arrière, etc.)
Côté praticité, le MGS5 EV propose un volume de coffre de 453 litres qui peut s’étendre jusqu’à 1 441 litres une fois la banquette arrière rabattue. Des chiffres qui le placent dans la bonne moyenne du segment et qui répondent parfaitement aux besoins d’une famille.
Motorisations et autonomie : deux configurations au choix
Le MGS5 EV repose sur la plateforme technique MSP (Modular Scalable Platform) déjà utilisée par la MG4. Cette architecture 400V – et non 800V comme certains modèles premium – permet néanmoins des performances de charge honorables avec une puissance maximale de 139 kW.
Paradoxalement, la version Long Range n’est pas seulement plus puissante et plus endurante, elle affiche également une meilleure efficience énergétique. Un atout non négligeable à l’heure où le coût de l’électricité devient un critère de choix important pour les acheteurs.
La version standard avec sa batterie de 49 kWh semble davantage destinée à un usage urbain et périurbain, tandis que la Long Range avec ses 480 km d’autonomie pourra satisfaire des utilisateurs plus exigeants ou effectuant régulièrement des trajets autoroutiers.
Positionnement tarifaire et perspectives sur le marché français
Au Royaume-Uni, le MGS5 EV est proposé à partir de 28 495 livres, soit environ 34 140 euros. Un tarif qui le positionne légèrement en-dessous de concurrents comme le Skoda Elroq ou le KiaEV3.
Pour le marché français, MG n’a pas encore communiqué de grille tarifaire officielle. Néanmoins, plusieurs éléments viendront impacter son positionnement :
L’absence de bonus écologique pour les véhicules produits en Chine
Malgré ces contraintes, le MGS5 EV pourrait s’afficher autour de 38 000 euros en France pour la version d’entrée de gamme, un tarif qui resterait compétitif face aux Renault Scenic E-Tech ou Volkswagen ID.4 qui débutent à des prix sensiblement plus élevés.
Premières impressions et potentiel sur le marché
Les premiers essais réalisés par la presse britannique mettent en avant plusieurs qualités du MGS5 EV : sa bonne vitesse de charge, son rapport prix/prestations attractif, sa maniabilité étonnante pour un SUV de ce gabarit et des aides à la conduite peu intrusives.
En revanche, les premiers tests ont révélé une consommation réelle légèrement décevante, ce qui pourrait impacter l’autonomie en conditions réelles d’utilisation. Par ailleurs, l’écart de prix avec certains concurrents européens ou coréens apparaît moins marqué qu’avec les précédents modèles de la marque.
Le MGS5 EV arrive sur un segment particulièrement disputé où les références ne manquent pas. Face aux Volkswagen ID.4, Renault Scenic E-Tech, Peugeote-3008 ou encore Kia EV6, le SUV chinois devra jouer des coudes. Sa carte maîtresse restera probablement son rapport équipement/prix, ainsi que la garantie 7 ans ou 150 000 km que MG propose généralement sur ses modèles.
L’arrivée du MGS5 EV sur notre territoire en mai 2025 sera particulièrement intéressante à suivre dans un contexte où le marché du véhicule électrique français est en pleine recomposition. La capacité de MG à proposer ce modèle à un prix compétitif malgré les barrières douanières sera déterminante pour son succès commercial.
Avec ce nouveau SUV électrique, MG poursuit sa montée en puissance sur le marché européen et confirme sa volonté de démocratiser la mobilité électrique. Le pari est audacieux mais la marque a déjà prouvé avec la MG4 qu’elle avait les arguments pour séduire une clientèle toujours plus large.
Rédigé par François Zhang-Ming
J'ai toujours montré un vif intérêt pour les sciences et les technologies dès mon plus jeune âge. Je possède une double culture, chinoise par ma mère et française par mon père mais aussi par mes études, ce qui me permet d'être très familier avec les innovations technologiques de l'extrême orient.
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