Toyota prépare sa première voiture électrique à batteries solides pour 2027
Le constructeur japonais Toyota s’apprête à franchir une étape majeure dans le développement des voitures électriques en devenant potentiellement le […]
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La Commission européenne vient de débloquer une enveloppe de 852 millions d’euros pour accélérer la production européenne de batteries destinées aux véhicules électriques. Cette initiative, baptisée “IF24 Battery”, représente le premier appel à projets du genre et confirme la volonté européenne de réduire sa dépendance aux fabricants asiatiques. Six projets ont été sélectionnés parmi quatorze candidatures, avec la France qui tire son épingle du jeu en décrochant deux financements stratégiques.
Cette manne financière s’inscrit dans le cadre du Fonds pour l’innovation, doté d’un milliard d’euros au total. L’objectif affiché ? Renforcer l’autonomie technologique européenne dans un secteur où la Chine domine actuellement près de 80% du marché mondial. Pour vous donner une idée de l’ampleur des enjeux, ces six projets devraient générer une capacité de production annuelle de 56 GWh et éviter l’émission de 91 millions de tonnes de CO2 sur une décennie.
La France sort grande gagnante de cet appel à projets avec deux initiatives d’envergure. Le projet ACCEPT, porté par Automotive Cells Company (ACC), cette co-entreprise réunissant Stellantis, TotalEnergies et Mercedes-Benz, va installer cinq lignes de production de cellules lithium-ion dans le Nord-Pas-de-Calais. Les sites de Douvrin et Billy-Berclau accueilleront ces nouvelles capacités pour un total de 15,7 GWh.
Cette concentration des investissements sur le territoire français n’est pas anodine. ACC a simultanément décidé de geler ses projets allemands et italiens, révélant une stratégie de recentrage géographique. Cette décision illustre les difficultés actuelles du marché européen des voitures électriques, où les volumes de ventes peinent à suivre les prévisions initiales.
Le second projet français, AGATHE, émane de Verkor, cette pépite grenobloise soutenue par Renault. L’entreprise va doubler la capacité de son usine de Dunkerque, passant de 8 GWh initialement prévus à 16 GWh. Le financement européen permettra d’intégrer des technologies d’automatisation avancées, de l’intelligence artificielle et une unité de pré-recyclage des matériaux.
Chaque projet lauréat apporte sa propre innovation technologique. Cellforce, filiale de Porsche, mise sur des cellules haute performance intégrant du nickel et du silicium, promettant des temps de charge réduits et une meilleure densité énergétique. Cette technologie vise particulièrement les véhicules haut de gamme où la performance prime sur le coût.
Leclanché, autre bénéficiaire allemand, développe une approche différente avec sa technologie de fabrication d’électrodes à l’eau. Ce procédé présente l’avantage de réduire considérablement l’empreinte carbone de la production, un critère de plus en plus déterminant pour les constructeurs automobiles.
Le projet suédois de Novo Energy, désormais intégralement détenu par Volvo, illustre les turbulences du secteur. Malgré un contexte économique incertain et des ventes de voitures électriques en deçà des attentes, l’entreprise maintient ses ambitions de production européenne. Cette situation reflète les difficultés rencontrées par de nombreux acteurs du secteur face à la concurrence asiatique.
En Pologne, LG Energy Solution va produire des cellules cylindriques de 46 mm de diamètre spécifiquement destinées à BMW. Ce format, popularisé par Tesla, offre un bon compromis entre performance et coût de production. La localisation polonaise permet de bénéficier de coûts de main-d’œuvre compétitifs tout en restant proche des centres de production automobile européens.
| Projet | Pays | Capacité (GWh) | Technologie |
|---|---|---|---|
| ACCEPT (ACC) | France | 15,7 | Lithium-ion |
| AGATHE (Verkor) | France | 16 | IA + recyclage |
| Cellforce | Allemagne | Non communiqué | Nickel-silicium |
| LG Energy | Pologne | Non communiqué | Cylindrique 46mm |
Cette injection de capitaux européens arrive à un moment charnière pour l’industrie automobile. Les constructeurs européens peinent à rivaliser avec les prix pratiqués par leurs homologues chinois, notamment en raison du coût élevé des batteries qui représentent encore 30 à 40% du prix d’un véhicule électrique. La montée en puissance de ces usines européennes devrait contribuer à réduire cette dépendance technologique d’ici la fin de la décennie.
L’accent mis sur l’automatisation et l’intelligence artificielle dans plusieurs projets témoigne de la volonté européenne de compenser les écarts salariaux par une productivité accrue. Verkor, par exemple, promet une approche industrielle 4.0 avec des chaînes de production entièrement robotisées et des systèmes de contrôle qualité automatisés.
Ces investissements massifs s’inscrivent dans la course mondiale à la gigafactory, ces usines géantes capables de produire des batteries à grande échelle. Avec une capacité cumulée de 56 GWh, les six projets européens resteront modestes face aux installations chinoises, mais ils constituent un premier pas vers une réelle autonomie stratégique. Pour vous, consommateurs, cela pourrait se traduire par des prix plus compétitifs et des délais de livraison réduits dans les années à venir.
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