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Pour BMW et Mercedes, la voiture électrique chinoise est une véritable chance

Philippe Moureau

Dans un contexte de tensions commerciales croissantes, la proposition de la Commission européenne d’imposer des droits de douane sur les voitures électriques chinoises soulève des débats houleux. Au cœur de cette controverse, deux géants de l’automobile allemands, BMW et Mercedes, se détachent par leur ferme opposition à cette mesure. Leurs arguments ? Ces droits de douane pourraient non seulement nuire à leurs intérêts commerciaux mais également freiner la transition écologique en Europe.

La proposition de l’UE et les enjeux pour BMW et Mercedes

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a récemment mis en avant l’importance de protéger l’industrie automobile européenne face à la concurrence chinoise. En réponse, les dirigeants de BMW et Mercedes ont exprimé leur désaccord, soulignant que de telles mesures pourraient perturber leurs opérations en Chine, un marché crucial pour leurs exportations.

Les deux marques allemandes, reconnues mondialement pour leur qualité et leur innovation, craignent que des taxes supplémentaires ne provoquent une réaction en chaîne défavorable pour le commerce et l’industrie automobile européenne.

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Impact potentiel des droits de douane sur la compétitivité

Les véhicules chinois bénéficient de subventions gouvernementales qui leur permettent d’offrir des prix très compétitifs sur le marché global. Cette stratégie a permis aux marques chinoises de s’établir fermement, non seulement sur leur marché domestique mais aussi à l’international.

Oliver Zipse, PDG de BMW, et Ola Kaellenius, PDG de Mercedes, mettent en garde contre les effets d’un tel tarif, qui pourrait limiter la disponibilité et l’accessibilité des voitures électriques en Europe, retardant ainsi la transition vers une mobilité plus durable.

Le rôle de la Chine dans le Green Deal européen

La dépendance de l’Europe aux importations de ressources essentielles de Chine est un autre point soulevé par les dirigeants de BMW et Mercedes. “Il n’y a pas de Green Deal en Europe sans la Chine”, a affirmé Oliver Zipse. Cette déclaration souligne l’interconnexion des économies et la nécessité d’une approche plus collaborative pour atteindre les objectifs environnementaux.

Les deux PDG préconisent une réduction plutôt qu’une augmentation des droits de douane sur les composants essentiels, en vue de faciliter plutôt que d’entraver la transition écologique.

Contrairement à BMW et Mercedes, d’autres acteurs européens, comme Luca de Meo de Renault, soutiennent la proposition de droits de douane comme un moyen de renforcer l’industrie européenne face à la concurrence chinoise. De Meo encourage même une collaboration plus étroite entre les constructeurs européens pour contrer efficacement l’influence grandissante de la Chine dans le secteur automobile.

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Potentielle imposition des droits de douane et implications futures

Malgré l’opposition de BMW et Mercedes, il semble que la majorité des leaders européens penche vers l’adoption de ces droits de douane dès juillet 2024. Cette décision pourrait entraîner des mesures de rétorsion de la part de la Chine, affectant directement les marques européennes présentes sur son territoire. C’est une conséquence redoutée par les deux constructeurs allemands, qui y voient un risque majeur pour leurs affaires en Chine et pour l’industrie automobile européenne dans son ensemble.

L’introduction envisagée de droits de douane sur les véhicules électriques importés de Chine est un sujet complexe qui divise profondément les acteurs européens. Alors que certains y voient une nécessité pour protéger le marché local, d’autres, comme BMW et Mercedes, mettent en garde contre les conséquences potentiellement négatives, tant sur le plan économique qu’écologique. La décision finale de l’UE aura des répercussions importantes sur l’avenir de la mobilité électrique en Europe.

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