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Une Renault électrique capable de se recharger en 10 minutes aurait pu exister, mais…

Philippe Moureau

L’industrie automobile française vit actuellement une période charnière. Le constructeur Renault, figure emblématique de notre paysage automobile, se retrouve face à des choix stratégiques cruciaux pour l’avenir de ses voitures électriques. La récente annonce d’un partenariat avec le géant chinois Geely pour la distribution de véhicules au Brésil cache une histoire bien plus complexe.

Le défi technique des futures Renault électriques

Le développement des successeurs des Mégane et Scénic E-Tech représente un enjeu majeur pour Renault. La marque au losange doit repenser intégralement son approche technique suite à la fin de sa collaboration historique avec Nissan. Cette situation impose la création d’une toute nouvelle plateforme, baptisée C-EV, prévue pour les modèles attendus en 2028.

  • Impossibilité d’utiliser la plateforme CMF-EV partagée avec Nissan
  • Nécessité de développer une nouvelle base technique
  • Coûts de développement estimés à plusieurs milliards d’euros

L’opportunité manquée d’une collaboration sino-française

L’été dernier, Renault a sérieusement envisagé une alliance technique avec Geely. Ce rapprochement aurait pu donner naissance à des véhicules aux performances exceptionnelles, similaires à celles de la Zeekr 001, fleuron du groupe chinois. Les caractéristiques potentielles auraient été révolutionnaires :

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CaractéristiquePerformance
Autonomie1 000 km (norme CLTC)
Temps de recharge10 à 80% en 10 minutes
Puissance de charge600 kW

Les implications industrielles et sociales

La CFE-CGC, par la voix de son délégué syndical central Guillaume Ribeyre, milite fermement pour un développement français de la plateforme C-EV. Cette position s’inscrit dans le cadre du contrat social 2025-2027, où les salariés ont consenti à des efforts de compétitivité. La délocalisation partielle du développement de la nouvelle Twingo en Chine a déjà créé des tensions.

La stratégie alternative de Renault

Face à l’échec des négociations avec Geely, Renault explore désormais d’autres pistes. Un rapprochement avec l’équipementier français Valeo pour le développement des moteurs électriques se dessine. Cette nouvelle orientation pourrait permettre de maintenir une forte composante française dans le développement technologique, tout en répondant aux enjeux de performances et de coûts.

Le constructeur au losange devra relever seul le défi d’améliorer significativement les performances en recharge, point faible des modèles actuels. Les futurs véhicules devront se montrer à la hauteur des attentes des consommateurs, dans un marché où la vitesse de recharge devient un critère d’achat déterminant.

La bataille technologique que se livrent les constructeurs automobiles mondiaux s’intensifie. L’industrie chinoise démontre sa capacité à innover rapidement, tandis que les constructeurs européens doivent redoubler d’efforts pour maintenir leur compétitivité. Le choix de Renault de privilégier un développement interne pourrait s’avérer décisif pour l’avenir de la marque et de l’industrie automobile française.

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