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Hausse des tarifs de la carte grise : les voitures électriques en cause

Albert Lecoq

Les automobilistes français font face à une nouvelle augmentation significative des coûts liés à leur véhicule. Sept régions sur treize ont choisi de revoir à la hausse leur taxe régionale sur les immatriculations pour l’année 2025, impactant directement le budget des ménages lors de l’achat d’un véhicule.

Une augmentation spectaculaire des tarifs régionaux

Les chiffres donnent le vertige dans certaines régions. La Corse bat tous les records avec une hausse de 59% du prix du cheval fiscal, passant de 27€ à 43€. La Normandie n’est pas en reste avec une augmentation de 30%, portant le coût du CV à 60€, contre 46€ précédemment. Un bond particulièrement marquant quand on sait que ce même CV était facturé 35€ en 2023.

  • Corse : 43€ par CV (+59%)
  • Normandie : 60€ par CV (+30%)
  • Grand-Est : 60€ par CV (+25%)
  • Bretagne : 60€ par CV (+9%)

L’impact grandissant des exonérations pour véhicules électriques

La montée en puissance des voitures électriques crée un déséquilibre financier croissant pour les régions. L’Occitanie révèle des chiffres éloquents : le manque à gagner lié à l’exonération des véhicules électriques a atteint 19 millions d’euros en 2024, contre 14,4 millions en 2023. Cette progression suit naturellement l’augmentation des ventes de véhicules électriques, qui représentent désormais 17% des immatriculations en France.

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Le paradoxe de la transition écologique

Un débat émerge sur l’équité de ce système. Les propriétaires de véhicules thermiques, qui représentent encore 94% du parc automobile, financent indirectement la transition écologique via leurs contributions aux cartes grises. Cette situation crée une forme de transfert financier des conducteurs “traditionnels” vers les premiers adoptants de la mobilité électrique.

Perspectives et évolutions futures du système fiscal

Le modèle actuel d’exonération totale pour les véhicules électriques pourrait évoluer à mesure que le marché se démocratise. La baisse des prix d’achat des véhicules électriques, conjuguée aux différentes aides (bonus écologique, prime à la conversion), questionne la pertinence de maintenir cette exemption totale. Les régions réfléchissent déjà à des systèmes progressifs d’intégration fiscale.

Impact sur le choix des consommateurs

Cette situation paradoxale pourrait accélérer la transition vers l’électrique. Face à des coûts de carte grise en hausse pour les véhicules thermiques, l’opportunité d’une exonération totale devient un argument supplémentaire en faveur du passage à l’électrique. Les nouveaux modèles comme la Renault 5 électrique ou la Citroën ë-C3, positionnés sur des segments plus accessibles, pourraient bénéficier de cet avantage fiscal.

Les régions devront trouver un équilibre entre leurs besoins de financement et le soutien à la transition écologique. La compensation par l’État du manque à gagner lié aux exonérations devient un enjeu crucial pour maintenir des finances régionales saines sans pénaliser excessivement les propriétaires de véhicules thermiques.

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