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De 600 à 300 kilomètres : ces voitures électriques perdent toute leur autonomie une fois sur la route

Philippe Moureau

L’autonomie des véhicules électriques est souvent présentée comme un argument de vente majeur par les constructeurs. Avec des chiffres impressionnants dépassant parfois les 600 km par charge, on pourrait croire que traverser la France sans s’arrêter est désormais possible. Mais qu’en est-il vraiment lorsque ces voitures sont confrontées aux longs trajets autoroutiers si prisés des Français ? Plongeons dans la réalité parfois décevante de l’autonomie des voitures électriques sur autoroute.

Le grand écart entre autonomie annoncée et réalité autoroutière

Les publicités pour véhicules électriques mettent en avant des capacités de batterie dépassant désormais très souvent les 70 kWh voire 80 kWh, laissant entrevoir la possibilité de longs voyages sans recharge. Malheureusement, ces chiffres optimistes masquent une réalité bien plus complexe, particulièrement sur autoroute.

La consommation énergétique d’un véhicule électrique augmente considérablement sur ce type de route. Plusieurs facteurs entrent en jeu :

  • Une vitesse élevée et constante
  • L’absence de freinage régénératif pour récupérer de l’énergie
  • La résistance aérodynamique accrue

Résultat ? Une chute drastique de l’autonomie réelle très disparate selon les modèles. Sur autoroute à 130 km/h, la consommation moyenne se situe entre 20 et 25 kWh aux 100 km pour la plupart des modèles. Les plus gourmands peuvent même atteindre 30 kWh/100 km. Ces chiffres réduisent considérablement la distance parcourable sans recharge. Cependant, tous ne sont pas logés à la même enseigne et certains modèles, notamment ceux de chez Tesla, sortent du lot. Malgré une autonomie WLTP annoncée inférieure, les modèles de la marque sont capable de parcourir une plus grande distance sur autoroute que des modèles avec pourtant une bien meilleure autonomie théorique.

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Des exemples concrets qui font froid dans le dos

Prenons quelques cas précis pour illustrer ce phénomène :

Renault Scenic électrique

Annoncé avec une autonomie de 625 km grâce à sa batterie de 87 kWh, ce SUV familial semble prometteur. En théorie, il pourrait relier Bordeaux à Marseille sans escale. La réalité est tout autre : sur autoroute à 130 km/h, nos confrères de l’Argus ont noté une consommation moyenne de 25,8 kWh / 100 km à l’allure maximale légale.

Ainsi son autonomie chute à environ 330 km de 100% à 0% de batterie soit à peine 230 km entre 2 arrêts pour recharger de 10 à 80%.

Peugeot e-3008

Dans sa version 73 kWh, ce SUV de 2,2 tonnes voit son autonomie réduite de 43% sur autoroute, passant ainsi de 525 km annoncés à seulement 311 km au maximum. Elle passe à seulement 215 km entre deux recharges de 10 à 80%, avec une consommation mesurée à 23,5 kWh/100 km toujours par nos confrères de l’Argus.

Tesla Model Y

Leader des ventes mondiales en 2023 et toujours un très gros succès depuis le début de l’année 2024, ce modèle affiche une autonomie maximale de 455 km en cycle mixte dans sa version Propulsion la moins chère avec batterie d’environ 60 kWh.

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Sur autoroute, cette autonomie fond également, mais bien moins que ses concurrentes du jour : elle se réduit à seulement 315 km au total de 100% à 0% de batterie, soit 220 km entre deux recharges (de 10% à 80%), avec une consommation moyenne de 19 kWh/100 km.

Ainsi, malgré une autonomie annoncée de seulement 455 km WLTP, le Model Y permet de parcourir autant de distance sur autoroute entre 2 recharges que le Scénic et le e-3008, malgré les autonomies annoncées bien supérieures.

L’impact considérable du type de véhicule

Nous avons ainsi vu que tous les véhicules électriques ne sont pas égaux face à cette problématique. Les SUV, avec leur gabarit imposant et leur poids élevé, sont particulièrement touchés par ce phénomène de perte d’autonomie sur autoroute.

À l’inverse, certains modèles s’en sortent mieux. La Tesla Model 3, par exemple, peut atteindre une consommation de 17 kWh / 100 km à 130 km/h dans des conditions favorables. Sa toute dernière version Grande Autonomie Propulsion offre ainsi bien plus de 300 km entre deux recharges (de 10% à 80%), ce qui dépasse largement la durée de conduite recommandée entre deux pauses.

ModèleAutonomie annoncée (WLTP)Autonomie entre 2 recharges sur autoroute
Renault Scenic électrique625 km230 km
Tesla Model Y (Propulsion)455 km220 km
Peugeot e-3008 (73 kWh)525 km215 km
Tesla Model 3 (Grande Autonomie Propulsion)702 km~330 km

Comment choisir son véhicule électrique en connaissance de cause

Face à ces constats, il est crucial pour les futurs acheteurs de véhicules électriques de ne pas se fier aveuglément aux chiffres d’autonomie WLTP annoncés par les constructeurs. Voici quelques conseils pour faire un choix éclairé :

  • Considérez vos besoins réels : Si vous faites régulièrement de longs trajets autoroutiers, privilégiez un modèle avec une grande batterie et une bonne efficience énergétique.
  • Comparez les consommations réelles : Recherchez des tests indépendants mesurant la consommation sur autoroute des modèles qui vous intéressent.
  • Tenez compte de l’aérodynamisme : Les véhicules au profil aérodynamique (berlines, breaks) s’en sortiront généralement mieux que les SUV sur autoroute.
  • Évaluez la vitesse de recharge : Un véhicule capable de se recharger rapidement (150 kW ou plus) compensera en partie sa perte d’autonomie par des arrêts plus courts.
  • Testez avant d’acheter : Si possible, essayez le véhicule sur un long trajet autoroutier pour vous faire une idée précise de ses performances réelles.
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L’autonomie des voitures électriques sur autoroute reste un défi technologique majeur. Si les progrès sont constants, il est important d’aborder cette transition vers l’électromobilité avec réalisme. Une approche informée vous permettra de choisir le véhicule le mieux adapté à vos besoins et d’éviter les mauvaises surprises lors de vos longs trajets. N’oubliez pas que malgré ces limitations, les véhicules électriques offrent de nombreux avantages en termes de coûts d’utilisation, de confort de conduite et d’impact environnemental. À vous de trouver le juste équilibre entre ces différents critères pour faire le choix qui vous convient le mieux.

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