Ce que cette analyse révèle sur 1 300 voitures électriques fait réfléchir
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Le paysage automobile français ne verra pas encore les silhouettes élégantes des véhicules Zeekr dans ses rues. La filiale premium du groupe Geely vient d’annoncer un report significatif de son entrée sur le marché hexagonal, repoussant ses ambitions françaises de 12 à 24 mois. Une décision qui surprend, mais qui s’inscrit dans une stratégie d’implantation européenne plus prudente que prévue.
Alors que Zeekr avait initialement promis de commercialiser ses modèles électriques en France dès la mi-2025, la marque chinoise a finalement choisi de temporiser. Ce changement de cap intervient dans un contexte particulièrement défavorable pour le secteur automobile français, qui affiche une baisse des ventes de 7,3% depuis janvier. Plus surprenant encore, le segment des véhicules électriques, pourtant en pleine croissance ces dernières années, enregistre également un recul de 4,4%.
Face à ces chiffres préoccupants, la prudence semble être de mise pour ce nouveau venu qui préfère désormais se concentrer sur des marchés européens jugés plus accessibles. La Belgique, la Suisse et le Danemark deviennent ainsi les priorités immédiates de Zeekr, reléguant la France au second plan de sa stratégie d’expansion continentale.
La complexité réglementaire du marché français constitue un frein majeur pour l’implantation de Zeekr. L’introduction récente de l’éco-score, cette notation environnementale qui évalue l’impact écologique des véhicules tout au long de leur cycle de vie, représente un défi supplémentaire pour les constructeurs étrangers.
Les nouvelles mesures françaises incluent notamment:
Ces évolutions réglementaires nécessitent une adaptation fine de la stratégie commerciale et des caractéristiques techniques des véhicules, ce qui explique en partie la décision de Zeekr de prendre davantage de temps pour préparer son entrée sur le marché français.
Le report est d’autant plus regrettable que la gamme Zeekr avait déjà suscité un vif intérêt lors de ses présentations internationales. Le SUV compact Zeekr X et le crossover familial Zeekr 7X avaient notamment reçu des retours positifs lors des premiers essais européens, tandis que la berline sportive 007 GT avait fait sensation au salon de Shanghai avec son design élégant et ses performances impressionnantes.
Ces modèles se distinguent par des caractéristiques techniques particulièrement compétitives:
| Modèle | Autonomie (WLTP) | Puissance | 0-100 km/h |
|---|---|---|---|
| Zeekr X | 440 km | jusqu’à 428 ch | 3,9 s |
| Zeekr 7X | 520 km | jusqu’à 470 ch | 4,3 s |
| Zeekr 007 GT | 570 km | 545 ch | 3,5 s |
Cette gamme aurait pu apporter un vent de fraîcheur sur le marché français des voitures électriques, où la concurrence s’intensifie chaque mois avec l’arrivée de nouveaux acteurs asiatiques et européens.
Si Zeekr repousse son entrée en France, le groupe Geely, son propriétaire, maintient une présence significative sur le territoire français à travers ses autres marques. Volvo, détenu par le groupe chinois depuis 2010, continue d’étoffer sa gamme électrifiée, tandis que Lynk & Co poursuit son développement avec son modèle hybride rechargeable 01.
Lotus, autre filiale du groupe, propose désormais son SUV électrique Eletre sur le marché français, et Polestar s’apprête à renforcer sa présence dans l’Hexagone. Cette diversité de marques permet à Geely de couvrir différents segments du marché tout en capitalisant sur des identités distinctes et des positionnements complémentaires.
Cette stratégie multi-marques témoigne de l’ambition du groupe chinois qui, malgré le report de Zeekr, poursuit son offensive européenne en s’adaptant aux spécificités de chaque marché. Le groupe semble privilégier une approche progressive et différenciée pour conquérir le continent, plutôt qu’une stratégie d’entrée simultanée sur tous les marchés.
Le report de l’arrivée de Zeekr en France illustre les défis croissants auxquels font face les constructeurs chinois dans leur conquête du marché européen. Entre les tensions géopolitiques, les barrières réglementaires et un marché automobile en ralentissement, l’expansion des marques chinoises requiert désormais plus de patience et d’adaptation stratégique que jamais.
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