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Chute des ventes électriques chez Renault : Les raisons derrière ce recul inattendu

Albert Lecoq

Le marché automobile traverse actuellement une période de turbulences, avec des constructeurs qui voient leurs ventes chuter tandis que d’autres tirent leur épingle du jeu. Dans ce contexte, Renault vient de publier ses résultats pour le troisième trimestre 2024, révélant une situation contrastée. Si le groupe affiche globalement de bons chiffres, la part des voitures électriques dans ses ventes semble marquer le pas. Analysons en détail cette situation et les perspectives d’avenir pour le constructeur français.

Des résultats financiers solides malgré un marché difficile

Renault a dévoilé un chiffre d’affaires de 10,7 milliards d’euros pour le troisième trimestre 2024, en hausse de 1,8 % par rapport à la même période l’année précédente. Cette performance est d’autant plus remarquable que le marché automobile mondial connaît une baisse générale de 6,1 %. Le groupe français parvient donc à tirer son épingle du jeu dans un contexte économique complexe.

L’activité automobile pure génère 9,3 milliards d’euros, malgré une légère baisse de 0,5 % par rapport à 2023. Ces chiffres témoignent de la résilience de Renault face aux défis actuels du secteur, notamment les pénuries de composants et l’inflation des coûts de production.

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La part des voitures électriques en recul : une situation préoccupante ?

Malgré ces résultats encourageants, un chiffre interpelle : la part des voitures électriques dans les ventes du groupe Renault a chuté à 7,6 % des immatriculations (11,6 % pour la marque Renault seule). Ce recul est d’autant plus frappant que la part de marché des véhicules électriques en Europe atteint 13,1 % depuis le début de l’année 2024.

Cette baisse s’explique par plusieurs facteurs :

  • La fin de carrière de modèles emblématiques comme la Zoé et la Twingo E-Tech
  • Le changement de génération de la Dacia Spring
  • La montée en puissance progressive du nouveau Scénic E-Tech
  • Le léger retard pris par le lancement de la R5 E-Tech

Ces éléments constituent un faisceau d’explications rationnelles à la baisse temporaire des ventes de voitures électriques chez Renault. Il s’agit donc davantage d’une phase de transition que d’un déclin structurel.

Une offensive électrique ambitieuse pour 2025 et au-delà

Loin de se reposer sur ses lauriers, Renault prépare une offensive majeure dans le domaine des voitures électriques pour les années à venir. L’année 2025 s’annonce particulièrement riche en nouveautés :

  • Le lancement de versions plus abordables de la R5 électrique, dont un modèle à 25 000 euros hors bonus
  • L’arrivée sur le marché de la Renault 4 E-Tech, récemment dévoilée au Mondial de l’Auto
  • Le lancement de l’Alpine A290, version sportive de la R5 électrique
  • La présentation de l’Alpine A390, un modèle haut de gamme très attendu
  • L’introduction du Mobilize Duo, concurrent direct de la Citroën Ami
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Cette stratégie offensive se poursuivra en 2026 avec le lancement d’une nouvelle Twingo électrique, dont le prix de base devrait se situer autour de 20 000 euros hors incitations. Cette gamme élargie et diversifiée permettra à Renault de répondre aux attentes d’un large éventail de clients, des urbains en quête de mobilité propre aux amateurs de performances électriques.

L’avenir électrique de Renault

L’engagement de Renault dans l’électrification de sa gamme s’inscrit dans une stratégie à long terme. Le constructeur français mise sur un savant mélange d’innovation technologique et de références à son patrimoine automobile pour séduire les consommateurs.

La R5 E-Tech et la future Renault 4 électrique en sont de parfaits exemples. Ces modèles réinterprètent des icônes du passé avec des technologies d’avenir, créant ainsi un lien émotionnel fort avec les clients potentiels. Cette approche pourrait s’avérer payante face à des concurrents qui misent uniquement sur la technologie.

Par ailleurs, Renault investit massivement dans le développement de nouvelles plateformes dédiées aux voitures électriques. Ces architectures, conçues spécifiquement pour l’électrique, permettront d’optimiser l’espace intérieur, l’autonomie et les performances des futurs modèles.

La baisse temporaire des ventes de voitures électriques chez Renault ne doit donc pas être perçue comme un échec, mais plutôt comme une phase de transition. Le constructeur français se prépare à une offensive majeure sur ce marché en pleine expansion. Avec une gamme renouvelée, des technologies innovantes et une stratégie marketing axée sur l’émotion, Renault dispose de tous les atouts pour redevenir un acteur majeur de la mobilité électrique dans les années à venir. Les prochains mois seront cruciaux pour le groupe, qui devra concrétiser ses ambitions et convaincre les consommateurs de la pertinence de son offre électrique.

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